Un groupe d’organisations a exprimé dans un communiqué commun aujourd’hui, samedi 15 janvier 2022, son « indignation face à l’approche de la répression policière ciblant les manifestants hier, vendredi.
Indiquant que ces agissements à l’occasion de l’anniversaire de la révolution sont honteux et que les autorités cherchent à contrôler le pays avec des mécanismes non démocratiques et civils qui ne feront qu’alimenter la colère envers l’institution sécuritaire et aggraver la crise entre les citoyens et l’État », tenant le président et le ministre de l’Intérieur pour responsables.
Ces organisations ont également exprimé leur solidarité avec toutes les citoyens privées de leur droit constitutionnel à manifester et soumis à des formes de répression rétrogrades et barbares, y compris les journalistes qui exerçaient leur travail de couverture et d’information.
De même, elles ont affirmé leur soutien absolu à toutes les formes de manifestation, de protestation, de rassemblement et d’expression, qu’elles considèrent comme l’un des acquis les plus importants de la Révolution, et elles resteront des mécanismes de pression continus et influents sur le système en place afin de revoir les politiques de développement, combattre la corruption, le terrorisme et tous les éléments de la tyrannie et le respect des droits et libertés.
Appelant les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à ouvrir une enquête sur les pratiques sécuritaires arbitraires qui ont touché des centaines de Tunisiens, causant de graves préjudices physiques et psychologiques à des dizaines d’entre eux, afin d’appliquer la loi et mettre fin à l’impunité des auteurs, comme ils en ont l’habitude depuis des décennies.
Les organisations signataires ont également annoncé qu’une conférence de presse se tiendrait le mardi 18 janvier 2022 à 10H00 au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens pour fournir des données complémentaires sur la réponse sécuritaire contre les manifestants le jour de la commémoration de la Révolution et les modalités d’une riposte collective à celle-ci.
Selon le communiqué, des centaines de femmes et d’hommes tunisiens se sont rendus hier, sur invitation de plusieurs organisations politiques, civiles et de jeunesse, dans un certain nombre de rues de la capitale pour commémorer l’anniversaire de la Révolution entre célébration et protestation, comme au cours des années précédentes, fiers de la réussite de leur Révolution et la déchéance de la dictature, revendiquant l’accomplissement des objectifs de la Révolution à savoir : la liberté, la dignité nationale, l’emploi pour une démocratie juste et citoyenne.
« Cependant, ils « se sont heurtés à une clôture policière complète de la plupart des voies et des rues, en particulier celles près de l’Avenue Habib Bourguiba, avec des centaines d’agents de diverses formations sécuritaires, armés d’équipement massif préparé à l’avance pour réprimer et tuer les manifestants sans défense »
« Le ministère de l’Intérieur a mis en place des barrières et des patrouilles dans la plupart des rues de la capitale, empêchant les manifestants d’atteindre l’Avenue de la Révolution, utilisant diverses formes d’insulteset d’humiliations psychologiques, notamment l’utilisation de canons à eau, de gaz lacrymogènes et de balles assourdissantes pour empêcher les manifestants d’avancer, l’utilisation de motocycles pour heurter les citoyens, l’agression brutale avec passages à tabac et arrestations arbitraires. Allant jusqu’au harcèlement sexuel de plusieurs manifestantes par des agents de sécurité et des manifestants », peut-on lire.
Les organisations ont à cet effet rappelé que les gouvernements successifs ont utilisé, à des occasions similaires, l’organe sécuritaire pour abuser des manifestants et des protestataires, au point de traîner certaines personnes, de les déshabiller et de les torturer jusqu’à la mort.
Le communiqué précise que « ce qui s’est passé hier, à une date chère aux Tunisiens, a renforcé aux esprits la persistance à recourir à des options répressives dans la gestion des affaires publiques affaire par une autorité qui n’a pas réussi à faire face à la corruption, au terrorisme, à la pauvreté et à la marginalisation, pratiquant la politique d’impunité et d’inégalité, en déviation de la voie de la justice transitionnelle.
Ajoutant que l’autorité en place n’a pas été en mesure de remplacer les politiques de développement défaillantes par des politiques plus efficaces et plus justes, que les forces civiles et sociales et les mouvements de jeunesse se sont efforcés de réaliser.
Soulignant qu’elle n’a pas réussi à créer des mécanismes efficaces pour la répartition équitable des richesses et le respect de la dignité des citoyens, et s’est engagée dans des conflits politiques et subjectifs qui ne peuvent aider la Tunisie à liquider l’héritage du passé récent et lointain, ni à tracer les voies du progrès dans notre pays sur la voie de la réalisation des mots d’ordre de la Révolution.
Organisations signataires :
- Syndicat National des Journalistes Tunisiens
- Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux
- Association Tunisienne des Femmes Démocrates
- Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme
- Organisation Bawsala
- Avocats Sans Frontières
- Association Bayty
- Association Tunisienne pour la défense des Libertés Individuelles
- Association Tkallem pour la Liberté d’Expression et la Créativité
- L’Union des Diplômés Chômeurs
- Association Tunisienne pour la Justice et l’Egalité – Damj
- Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie, Belgique
- Le Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme
- Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme et de la démocratie en Tunisie
- Fédération Tunisienne pour la Citoyenneté entre les Deux Rives
- Association Al Karama pour les Droits et Libertés
- Association pour la Promotion du droit à la différence
- Association Citoyenneté et Libertés
- Agenda Juridique – Tunisie
- Réseau Tunisien pour la Justice Transitionnelle
- L’Alliance Tunisienne pour la dignité et la Réhabilitation
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