Au premier trimestre 2025, la Tunisie a enregistré un excédent budgétaire de plus de 2 milliards de dinars, une performance qui contraste avec les prévisions annuelles toujours marquées par un déficit important.
Cette situation traduit une amélioration temporaire des recettes publiques et une maîtrise relative des dépenses, mais ne modifie pas fondamentalement les perspectives financières du pays pour l’ensemble de l’année.
Une amélioration budgétaire
Les données publiées début juin 2025 révèlent que les recettes de l’État ont progressé au premier trimestre 2025 de près de 4% par rapport à la même période en 2024, atteignant plus de 12,5 milliards de dinars. Cette augmentation a permis de dégager un excédent de 2,08 milliards de dinars, contre 1,19 milliard un an plus tôt.
L’excédent budgétaire de 2 milliards de dinars enregistré en Tunisie au premier trimestre de cette année résulte principalement de plusieurs facteurs conjoints. D’abord, les recettes de l’État ont augmenté de 3,9% par rapport à la même période en 2024, atteignant 12,56 milliards de dinars, grâce à une meilleure mobilisation fiscale et à une croissance des ressources budgétaires. Parallèlement, les dépenses publiques ont légèrement diminué de 0,6%, se situant à 10,3 milliards de dinars, ce qui témoigne d’une maîtrise relative des charges de fonctionnement.
Un élément déterminant dans cette amélioration est la réduction significative des charges de financement liées aux intérêts de la dette, qui ont reculé de 10,4 %, passant de 1,83 milliard de dinars fin mars 2024 à 1,64 milliard fin mars 2025. Cette baisse concerne en particulier la dette extérieure, allégeant ainsi la pression sur le budget de l’État.
L’impact de la baisse des prix du pétrole
Par ailleurs, la conjoncture internationale favorable, notamment la baisse des prix du pétrole, contribue à alléger la facture énergétique de la Tunisie. Le budget 2025 étant basé sur un prix du baril à 74 dollars, chaque dollar de baisse pourrait générer un excédent supplémentaire estimé à 140 millions de dinars.
Si les prix restent bas, la Tunisie pourrait engranger un surplus budgétaire d’environ 1,26 milliard de dinars sur l’année, ce qui représente un appui non négligeable pour les finances publiques.
Vers une réduction du déficit
Malgré ce premier trimestre positif, les projections du ministère des Finances indiquent que le déficit budgétaire national s’établira autour de 5,2% du PIB en 2025, soit près de 9,8 milliards de dinars. Cette situation s’explique par des dépenses publiques toujours lourdes, notamment en matière de subventions et de charges sociales, ainsi que par des recettes fiscales qui, bien que croissantes, restent insuffisantes pour équilibrer les comptes. La tendance à la réduction progressive du déficit se poursuivrait en 2026, mais à un rythme modéré.
La Tunisie en 2025 fait face à une situation budgétaire contrastée : un excédent ponctuel au début de l’année qui ne suffit pas à inverser la trajectoire d’un déficit persistant. La maîtrise des dépenses et la diversification des recettes restent des enjeux majeurs pour stabiliser les comptes publics et soutenir la croissance économique dans un contexte international incertain.
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