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Tunisie : Les soldes d’été, concernent aussi les carburants…

Tunisie : Les soldes d’été, concernent aussi les carburants…

Lundi 10 août 2020, le ministère de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique a annoncé la baisse des prix du carburant.

Il s’agit en fait, de la cinquième baisse consécutive qui s’inscrit dans le cadre de l’application du mécanisme de l’ajustement périodique des prix, désormais mensuel, dépendant du prix du baril de pétrole et dont le fonctionnement est entouré de beaucoup de points d’interrogations en termes de calcul du pourcentage de chaque baisse.

Ces interrogations concernent aussi les formules de calcul des prix de vente des carburants au public qui n’ont jamais été publiées.

Les baisses en question sont dérisoires voire ridicules et varient entre de 20 à 30 millimes (0.003 centimes d’euro) et se rapportent à l’essence et au gasoil. Elles ne concernent presque jamais les autres carburants comme le gaz de pétrole liquéfié et le pétrole bleu, comme si ces derniers ne sont pas des dérivés du pétrole et dont les prix ne s’affectent pas par le changement des cours mondiaux du pétrole et du gaz !

Autre question qui intrigue : le montant dérisoire des baisses et sa non corrélation avec la baisse des cours mondiaux du pétrole et du gaz, laissent penser qu’il est plus approprié de ne pas procéder à ces baisses du fait que l’importance du déficit énergique en Tunisie qui est, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS) de l’ordre de 2658.8 millions de dinars soit 35.1% du déficit commercial global.

Faut-il rappeler aussi que d’après la note sur les évolutions économiques et monétaires publiée récemment par la Banque centrale de Tunisie (BCT), les des prix du baril du Brent du pétrole ont connu au cours du premier semestre de cette année une chute drastique, sur les marchés mondiaux, de l’ordre de 41.5%, ce qui n’a rien à voir avec le niveau des baisses des prix des carburants de 1.46%, en moyenne. décidées dans le pays.

En somme, l’opacité de la facturation des prix des carburants demeure entière.

Toutefois, ce qui est encore plus grave, ce sont les menaces, sans fondement aucun, quant à la possibilité de coupure de l’électricité en raison de la « pénurie » des carburants alimentant les turbines des générateurs de la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) sachant que le production nationale de pétrole brut s’est pratiquement stabilisé à 856 kt (kilo tonne) à fin juin 2020 , selon les données mensuelles de la Conjoncture énergétique, publiées par l’Observatoire national de l’énergie et des mines.

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