Ils faisaient de la peine à voir. De petits vieux qui, lassés de faire les aller-retours de chez eux à la banque, se sont résignés à attendre, sur place, sur le trottoir en face de leur agence de banque, que la CNRPS daigne, enfin, leur verser leurs pensions. Ils étaient inquiets, non seulement, du retard accusé dans le virement de leurs pensions, mais parce qu’ils craignent que l’Etat ne fasse pas ces versements, par manque de liquidités. Et il y avait de quoi s’inquiéter, puisqu’à ce jour, le 26 du mois, les pensions n’étaient pas encore versées, alors qu’elles devaient l’être depuis le 23 du mois. Ce que s’est, d’ailleurs, empressée de faire la CNSS, il y a quelques jours, pour, justement, éviter aux retraités de rester sans le sou, dans les conditions actuelles.
Ils faisaient de la peine à voir, nos pères, nos mères, à attendre ainsi, la bonne volonté d’on ne sait qui. Pourtant, ces vieux et ces vieilles ont passé leur vie à souscrire pour s’assurer une petite retraite à la fin de leur vie. Et l’Etat qui joue avec l’argent et la patience de ces petits vieux, ne semble pas comprendre qu’il n’a aucun droit de toucher à cet argent. Cet argent n’est ni le sien, ni celui du contribuable. Cet argent revient de droit aux retraités. Ce sont des coupes dans leurs salaires durant des dizaines d’années. Donc c’est argent, c’est comme une épargne de ces personnes, en prévision de leur vieillesse. Et le fait de les en priver, ne serait-ce que pour un jour, ou de penser y opérer des restrictions quelconques, est tut à fait illégal. Il s’agit d’un placement de ces personnes et ils sont en droit de le revendiquer à terme.
Ces personnes âgées qu’on laisse poireauter de la sorte sont des gens qui ont usé leur santé et leur vie pour servir la Nation et les citoyens, chacun de son côté, et il est inconcevable de les laisser dans le besoin. Nombreux parmi eux sont malades et ont besoin de médicaments. Nombreux, aussi, sont ceux qui peinent pour payer les charges de leur vie devenue hors de prix.
Donc, messieurs de la CNRPS, trêve d’indécence. Rendez aux gens ce qui leur appartient !
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