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Tunisie – L’INLUCC serait-elle en train de se muer en une inquisition ?

Tunisie – L’INLUCC serait-elle en train de se muer en une inquisition ?

Probablement échaudée par les dernières déclarations des politiques, en rapport avec l’obligation de mener une guerre sans merci, et de sévir contre les corrompus et les spéculateurs et la qualification de leurs méfaits de crimes de guerre, l’Instance Nationale de lutte contre la corruption, (INLUCC) semble avoir décidé de partir en croisade contre ces maux qui rongent la société, et qui font d’autant plus mal, en cette époque de crise. C’est une bonne initiative que cette instance constitutionnelle s’acquitte de son rôle et seconde de la meilleure des manières, l’Etat en cette période de guerre.

Mais là, où çà devient grave, c’est quand çà tourne à l’excès de zèle et que çà commence à déraper voire à flirter avec les limites de la légalité.

En effet, depuis une certaine période, on a remarqué la multiplication des déclarations émanant de cette instance, en rapport avec de supposées opérations de malversations dont elle a eu des échos. Et çà a concerné tous les secteurs et à tous les niveaux, de l’épicier du coin au délégué, en passant par les Omda, sans oublier les grandes administrations de l’Etat.

Et il semble que l’INLUCC, remontée par les déclarations des deux présidences dans le sens où nul n’est au dessus de la loi, s’est lancée dans un exercice périlleux, celui de publier ses rapports concernant les plaintes qu’elle reçoit, sur les réseaux et médias, tout en se permettant de donner moult détails concernant les identités des personnes suspectées dans ces affaires.

Or, les citoyens ne semblent pas comprendre qu’il ne s’agit que de simples suspicions bâties sur des déclarations de tierces personnes, souvent sans aucune preuve. Ce qui a causé de grands torts aux personnes ou administrations citées dans ces rapports.

Les lecteurs de ces rapports ne saisissent, en effet, pas que ces affaires n’ont pas encore fait l’objet d’enquêtes approfondies et n’ont pas été tranchées, notamment, par la justice, seule habilitée à le faire.

Le fait de citer des détails concernant ces parties suspectées de malversation, de corruption ou de spéculation, les a exposées à de graves conséquences et de graves torts.

Il serait donc peut-être opportun pour l’INLUCC, de mettre un bémol à son « enthousiasme » et de ne pas exposer des citoyens ou des institutions à de tels risques, tant que la justice n’a pas dit son dernier mot en ce qui les concerne et n’a pas conclu à leur culpabilité.

 

 

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