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Tunisie – L’inquiétante mobilisation d’Ennahdha

Tunisie – L’inquiétante mobilisation d’Ennahdha

Ennahdha est aux abois, et çà se voit rien qu’à travers la panique qui est en train d’étrangler ses membres et ses dirigeants. C’est une panique extrême, probablement suscitée par la conscience de la gravité de la situation qui laisse craindre que les islamistes vont devoir défendre leur subsistance, avec tous les moyens dont ils pourront disposer, y compris ceux qui sont « déconseillés », pour tenter d’éviter le sort qu’ils craignent de connaitre.

Une panique révélée par le mot d’ordre de mobilisation générale lancé par Ennahdha, pour appeler ses partisans à se préparer à la « grande bataille ».

Cette mobilisation a commencé à devenir évidente depuis quelques jours, notamment, suite à la décision des adversaires d’Ennahdha de vouloir en découdre avec elle. Et ce, à travers les sit-ins qui se font de plus en plus menaçants, nonobstant ce qui s’est passé il y a quelques jours, lors de la première tentative entreprise par l’avocat Imed Ben Halima et à travers les hostilités lancées contre elle, sous le dôme du Bardo. Il faut dire que les islamistes ont de quoi s’inquiéter. Ils appréhendent, par exemple, le sit-in annoncé pour le 14 juin, qui s’annonce plus virulent que le précédant, parce mieux encadré. Comme ils s’inquiètent de constater que même leurs alliés sont en train de leur tourner le dos, à l’ARP, pour se joindre à leurs adversaires.

Dans ce contexte explosif, les leaders d’Ennahdha n’ont pas hésité à lancer leur ultime arme, qui est la mobilisation de leurs troupes. Une mobilisation qui s’annonce inquiétante car elle est extrême et sur tous les fronts. Leurs partisans se sont lancés dans l’arène, avec la plus grande virulence et une agressivité qu’ils ont longtemps retenue. Ils se sont lâchés sur les réseaux sociaux et sur tous les supports électroniques, dans une offensive générale visant à intimider et faire peur à leurs détracteurs.

La mobilisation s’est poursuivie sous le dôme du Bardo, quand le parti a bravé le ridicule et orchestré une campagne de soutien à son chef, de la part de tous les députés de leur bloc. Par la suite, et juste après le vote à l’ARP, où les islamistes ont commencé à redouter qu’ils n’en avaient plus pour longtemps et que la majorité était en train de leur échapper des mains, la mobilisation est devenue plus grave, en impliquant toute la confrérie des islamistes à travers le monde et notamment, du Qatar, où les hashtags ont commencé à circuler.

L’apothéose de cette mobilisation a été constatée ce soir, quand Ennahdha a su mobiliser un support médiatique propriété de son nouvel allié du moment, pour donner la parole à son chef, qui a, ainsi, eu le loisir de dire et d’annoncer tout ce qu’il voulait transmettre à ses troupes. Mais plus que ce discours et cette prise de parole du Cheikh, c’est la mobilisation des milices électroniques d’Ennahdha qui a choqué, ce soir. En effet, le mot d’ordre leur a été donné pour, non seulement, inonder les réseaux sociaux par les messages de soutiens et autres hashtags pour leur Cheikh, mais surtout en s’attaquant de façon très agressive à tous ceux qui ont osé placer le moindre commentaire hostile à leur chef.

Cette mobilisation est inquiétante dans la mesure où elle a libéré l’agressivité des partisans d’Ennahdha, qu’ils ont dû retenir depuis des années et a montré qu’il est à craindre qu’ils soient prêts à aller jusqu’au bout dans la défense de leur parti et sa subsistance, avec l’option d’en découdre dans la rue si nécessaire.

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