Société

Tunisie – Manifestation du 14 janvier : Comment Ennahdha va-t-elle gérer le défi de la rue ?

Tunisie – Manifestation du 14 janvier : Comment Ennahdha va-t-elle gérer le défi de la rue ?

Les islamistes d’Ennahdha savent qu’ils sont au devant de beaucoup d’ennuis et qu’ils vont devoir traverser des zones de fortes turbulences. Surtout après l’arrestation de Noureddine Bhiri et Fathi Beldi, et l’ouverture de leur dossier qui risque d’être compromettant à un haut degré, et, aussi, d’après ce qui se raconte à propos de l’ouverture d’autres dossiers concernant le Cheikh, lui-même, et son cercles d’intimes.

C’est pour cette raison qu’Ennahdha a, quasiment, été dans l’obligation de réagir et de jouer son va tout. Elle a, entre autres, et pour la première fois depuis le 25 juillet, lancé un appel à manifestation.

Mais l’enjeu de cette manifestation prévue pour le 14 janvier est énorme pour les nahdhaouis, au point qu’ils considèrent cette journée de cruciale. Or, ils n’ont pu, ces derniers jours, que déplorer la perte de leur pouvoir de mobilisation, auprès du peuple, et même, parmi leurs propres adhérents, qui leur reprochent leur politique qui a tout gâché, pour eux et pour le pays.

Pour trouver une échappatoire à un éventuel échec de cette manifestation, dans le sens où la mobilisation pourrait être insuffisante, Ennahdha a du improviser, dans l’urgence. Car la question de l’affluence à la manifestation est cruciale pour eux. Non pas pour impressionner les tunisiens qui ne les connaissent que trop et connaissent leurs façons de « recruter » les manifestants, mais vis-à-vis des observateurs étrangers, qu’Ennahdha essaiera de convaincre qu’elle demeure majoritaire dans le pays.

Mais comme les prévisions en rapport avec cette affluence sont, plutôt, pessimistes, Ennahdha a du s’activer sur deux fronts. D’un côté elle a essayé de brasser large, et compte sur les fidèles à leur sortie de la prière du vendredi pour grossir ses rangs, et c’est pour çà qu’elle a fixé l’heure du début de la manifestation à la sortie de la prière, comme elle a, probablement, fait appel à ses différents bras, même les plus louches et malaimés, et pourquoi pas, les formations interdites ?

Mais comme çà n’a pas l’air de les rassurer, les nahdhaouis se sont, tout de même, aménagé une autre sortie de secours, en affirmant, ce lundi, par la voix de leur porte parole, que ce ne sont pas eux qui ont appelé à la manifestation, mais qu’ils n’ont fait que répondre à l’appel lancé par les forces anti Saîed et férues de démocratie.

Et, au final, il faudrait retenir que la journée de vendredi 14 janvier sera une journée particulièrement à risque, car si le nombre de manifestants n’est pas impressionnant, il y a fort à parier que certains groupes vont essayer de provoquer les forces de l’ordre, histoire de montrer que s’ils n’ont pas été assez nombreux, c’est parce qu’ils ont été empêchés de se rendre sur le lieu de la manifestation.

Donc… Prudence !

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