Société

Tunisie – Manque d’oxygène à Sfax : La leçon à retenir !

Tunisie – Manque d’oxygène à Sfax : La leçon à retenir !

On a frôlé la catastrophe, hier soir, à Sfax. Si ce n’était la réactivité et l’efficacité d’intervention du cadre médical et administratif de l’hôpital Hédi Chaker, on se serait réveillé, ce vendredi, sur la tragique nouvelle d’un massacre.

Hier en milieu d’après midi, les équipes en service à l’hôpital Hédi Chaker à Sfax, ont tiré la sonnette d’alarme. Les niveaux des stocks d’oxygène à l’hôpital n’allaient pas suffire pour prendre en charge tous les patients qui y étaient hospitalisés. Il fallait réagir de toute urgence. Il fallait, soit ramener, immédiatement, de l’oxygène en quantité suffisante, soit diminuer la consommation, c’est-à-dire, diminuer le nombre de malades qui en consomment.

Il semble qu’il ait été impossible de ramener de l’oxygène, d’où la décision de transférer un certain nombre de patients vers un autre établissement de soins, pour permettre à ceux qui allaient rester, de passer la nuit. C’est ainsi, qu’une noria a été mise en place pour une évacuation dans l’ordre et à froid d’une trentaine de patients qui ont été dirigés vers l’hôpital militaire et l’hôpital universitaire de la ville transformé, à la dernière minute, en hôpital militaire.

Ainsi, le drame a pu être évité. Des quantités supplémentaires d’oxygène ont pu être acheminées, ce matin vers les hôpitaux de la ville.

Après les félicitations dues aux cadres médicaux et administratifs de cet hôpital, il s’agit, maintenant de tirer les leçons qu’il faut de cet « incident ».

Comment en est-on arrivé à ce stade, par rapport à la baisse des réserves d’oxygène ?

Pour quelle raison n’a-t-on pas pu ravitailler à temps l’hôpital ?

Comment a-t-on fait pour trouver une trentaine de lits dans un établissement sanitaire alors qu’on annonce, depuis plusieurs jours, une saturation des lits de réanimation et d’oxygène, notamment à Sfax ?

Indépendamment des réponses à ces questions, il y aurait lieu de réfléchir, pour de bon, à résoudre ce type de problèmes.

Pourquoi ne pas penser à une entité centrale au sein du ministère de la Santé, chargée de coordonner le ravitaillement en oxygène de tous les établissements sanitaires suivant un schéma de priorité et suivant le nombre de malades dans chaque établissement? Cette entité devra:

  • Anticiper et faire des prévisions d’au moins dix jours.
  • Créer un service de navettes et de transport de gaz médicaux qui devrait tourner 24 heurs sur 24, pour distribuer ces fluides et les transférer de région en région, pour pallier aux manques.
  • Mettre en place d’un réseau palliatif de sources d’oxygène, à maintenir en réserve pour les éventuelles défaillances.
  • Etablir un programme prioritaire de production et d’achat d’oxygène et  mobiliser les fonds nécessaires.
  • Dresser l’inventaire exact des lits d’hospitalisation disponibles dans toutes les structures du pays et veiller à ne pas laisser des dizaines de lits vides alors que des tunisiens meurent chez eux à défaut de places dans les hôpitaux.
  • Réviser la décision incompréhensible de bloquer une structure comme l’hôpital chinois que la région de Sfax attendait depuis plus de dix ans, pour le voir, enfin, lui filer sous le nez !

Autant de gestes qui ne coûtent rien, à part de l’huile de coude, mais qui pourraient contribuer à sauver la vie à des milliers de tunisiens !

Gare à l’histoire qui risque de ne jamais pardonner des dépassements et des insuffisances de ce genre!

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