On se demande bien selon quelle logique opère le gouvernement, pour se pencher sur les problèmes des régions.
En effet, au lieu de s’occuper des régions qui sont sujettes à des mouvements sociaux et qui en sont arrivés à bloquer la production de produits aussi vitaux que le gaz, le pétrole ou le phosphate, on dirait que le gouvernement ne s’en émeut guère et qu’il cherche plutôt à titiller des régions qui ne demandaient qu’à rester tranquilles.
Alors que les protestations secouaient Gabés et Sfax et menaçaient d’étouffer le pays, en bloquant plusieurs sites de production, le gouvernement a jugé bon, on ne sait pour quelle raison, de se tourner vers Gafsa, qui ne demandait rien. Résultat des courses, les citoyens dans cette région ne décolèrent pas, depuis l’annonce de mesures pour lesquelles ils n’avaient forcé la main de personne.
Aujourd’hui, alors que çà flambe toujours à Gabes et Sfax et que çà secoue à Gafsa, à Kairouan, à Béja et on en passe…, le gouvernement a décidé de régler les problèmes de Médenine. Espérons, au moins que çà ne réveille pas cette région, qui, quand elle s’éveille, ravive les risques inhérents à la Libye voisine.
Le chef du gouvernement s’est, en effet réuni ce vendredi, à La Kasbah, en présence de certains de ses ministres, avec le Secrétaire général de l’UGTT, le gouverneur de Médenine et quelques cadres représentant la région.
Outre le timing de cette réunion, qui survient à quelques heures de la discussion en plénière à l’ARP du PLF, un autre détail interpelle. Autour de la table de la réunion, le gouverneur de Médenine a pris place à côté des représentants de la région et non pas de ceux de l’Etat.
Si on comprend bien cette bizarrerie du protocole, on dirait que le gouverneur n’est plus le représentant de l’Etat, dans la région, mais il serait devenu celui de la région auprès de l’Etat !
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