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Tunisie : Ne tuez pas nos jeunes

Tunisie : Ne tuez pas nos jeunes

S’exprimant sur les ondes d’une radio privée un jeune infographiste offrant ses services de personnalisation de tee-shirt via Amazon, s’est vu accusé de blanchiment d’argent !

En effet, ayant accumulé plus de 6000 dollars sur son compte de banque virtuelle Payoneer, l’auto-promoteur en question a eu la ‘‘très mauvaise idée’’ de rapatrier son argent en Tunisie dans son compte de banque en dinars.

Les autorités monétaires jusque là en dormance ont alors bloqué les fonds et déclenché l’alerte. Rien à faire il s’agit d’un crime de change.

Pourtant il ne s’agissait nullement d’une sortie de devises. Ceci serait compréhensible dans le contexte du pays. Mais au contraire le transfert consistait en une entrée de devise vers la Tunisie dans un compte en dinars.

Voilà comment l’Etat, incapable de trouver des débouchés aux jeunes diplômés, encourage l’initiative privée.

Depuis une dizaine d’années, le constat est le même : Un échec flagrant de la politique économique initialement orientée vers une ouverture des marchés et une incapacité à l’attraction des investissements notamment étrangers. Et pour cause : l’instabilité politique, sociale,…. et les vagues successives du COVID accentués par une ‘‘mauvaise’’ gouvernance.

Les chiffres sont assez éloquents. On parle de plus de 746.4 mille chômeurs au premier semestre 2021. Le taux de chômage est de 17,9%, d’après l’INS. Plus de 30% des jeunes seraient au chômage.

La création d’entreprises en Tunisie constituerait dans ce sens la clé de réussite de l’économie tunisienne en matière d’emploi.

En effet, les orientations actuelles en matière d’économie tendent à identifier les meilleurs moyens permettant de stimuler davantage l’esprit d’initiative chez les jeunes et de les inciter à s’orienter vers le travail indépendant qui constitue désormais un vecteur essentiel pour la promotion de l’emploi, en THEORIE.

Il suffit d’ailleurs de regarder les récentes réformes des plans d’études au niveau des universités pour voir cette orientation vers l’initiative privée. Plusieurs matières, de cours et de TP, sont enseignées comme la culture d’entreprise, l’entrepreneuriat, la création de projets, …

Un réseau entier de 4C (Centres de Carrière et de Certification des Compétences  a été déployé dans le cadre du plan stratégique de la Réforme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ces centres ont pour objectifs essentiels de promouvoir l’employabilité, le développement et la certification des compétences dans le but d’enraciner le développement de la culture de l’initiative chez les étudiants et les diplômés de l’enseignement supérieur.

Actuellement le réseau compte plus de 161 centres présents dans les universités et les établissements d’enseignement supérieurs.

Notre Cheffe du gouvernement connaît très bien le sujet. En effet, à partir de septembre 2016, elle a assumé les fonctions de chef de l’unité de gestion par objectifs pour l’exécution du projet de la réforme de l’enseignement supérieur en vue de l’appui à l’employabilité des diplômes de l’enseignement supérieur.

Notre jeune auto-entrepreneur a eu le malheur de croire en un avenir meilleur en cherchant à créer son propre emploi.

Car vu la tournure de cette affaire rocambolesques, nos jeunes n’ont ni le droit au travail ni à l’entreprenariat, le chômage est une fatalité, une mort à petit feu.

La recrudescence rapide du phénomène de la migration, spécialement irrégulière, témoigne d’ailleurs du désespoir des jeunes qui choisissent souvent la mer comme seul moyen de concrétiser leur rêve de dignité.

Entretemps, nos responsables continuent à festoyer cette ‘‘saisie record’’ de devises pour renflouer les caisses de l’Etat !

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