Société

Tunisie – Nouveau dilemme pour nos morts : Où va-t-on pouvoir les enterrer ?

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La dernière calamité, et non des moindres, qui s’est abattue sur les pauvres tunisiens, c’est que, quand ils ont un décès dans la famille, ils sont appelés à baver avant de pouvoir le mettre sous terre. De nos jours, en effet, le tunisien perd tous ses droits les plus élémentaires, même après sa mort.

Cette « mésaventure » est arrivée à plus d’un qui, au bout d’une ou deux journées, se sont trouvés acculés à mendier auprès des gens pour les supplier de leur permettre d’inhumer leur mort dans la même tombe que leur parent. Cette manœuvre est devenue monnaie courante de nos jours, et il y a tout un réseau qui s’installe, orchestré, bien-sûr, par les fidèles ouvriers qui travaillent dans les cimetières, à creuser ou à embellir des tombes, ou à désherber ou repeindre les lieux.

Il y a, en effet, en Tunisie, une multitude de villes où il n’y a pas de cimetière. Les parents d’un défunt sont obligés d’aller voir du côté des villes voisines pour voir s’ils peuvent inhumer leur mort chez eux. Or, dans plusieurs communes, on refuse, catégoriquement, d’inhumer des « étrangers » à la ville, même s’ils viennent des villes mitoyennes. Et ils s’en foutent sir les morts restent à se décomposer à l’air, surtout avec la saison chaude qui s’est éternisée cette année.

C’est, par exemple le cas des habitants d’Ez-zahra, à la banlieue sud de Tunis, qui n’ont plus de cimetière depuis qu’il a été transformé en zone industrielle. Ils avaient pour habitude d’enterrer leurs morts dans le nouveau cimetière de Rades. Or, depuis quelques années, le pouvoir local représenté par la municipalité, a décidé de ne plus permettre aux « étrangers » d’être enterrés chez eux. Ils ont, même, désigné un conseiller municipal pour donner les autorisations d’inhumer. Les habitants d’Ez-zahra se rabattent, alors vers les cimetières de Bou Mhel, où, là aussi, le maire refuse d’entendre raison, et refuse toute inhumation de morts venant des communes voisines.

Et ce calvaire des habitants d’Ez-zahra n’est rien comparé à celui des marsois, à la banlieue nord. Où les autorités refusent d’enterrer les gens qui n’habitent pas à « La Marsa-ville » au cimetière de Sidi Abdelaziz. Pire encore, même pour les morts qui habitaient La Marsa ville, ils doivent aller se faire enterrer ailleurs, peut-être à Gammarth, s’ils ne sont pas des marsois de souche.

Çà devient grave… Très grave. Et ces méthodes couplées au désarroi et au deuil des gens, risque, un de ces jours, de dégénérer en quelque chose de « méchant » !

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Publié par
Saber .