Il semble bien que la confiance ne règne point entre l’Etat tunisien et les producteurs locaux, à l’instar de ce qui se passe avec les fournisseurs étrangers qui disent, ouvertement, que l’Etat tunisien n’est plus solvable.
Et au premier rang des producteurs locaux, les agriculteurs. Il semblerait, selon ce qu’on rapporte depuis plusieurs sources, que l’agriculteur refuserait de vendre ses céréales à l’Etat, pourtant supposé avoir le monopole de ces produits, et aurait tendance à chercher acquéreur, auprès d’autres gens, en premier lieu, des étrangers qui sont prêts à payer le prix fort et cash, pour mettre la main sur la récolte de céréales, surtout, par ces temps de crise mondiale qui a vu les cours du blé monter en flèche. Et selon ces mêmes sources, nombreux auraient été les producteurs céréaliers tunisiens tentés de vendre aux étrangers, et d’encaisser leur argent en monnaie sonnante et trébuchante.
Mais si on s’arrêtait à ce qui se raconte, on serait en droit de douter du scénario qui se dessine et qui menace de laisser le tunisien sur sa faim. Mais, il y a, en plus, des chiffres et des faits qui ne sauraient tromper. Comme, par exemple, la quantité de céréales collectées par l’office national, et qui sont très, mais alors très, en deçà des chiffres prévisionnels d’avant les moissons.
En effet, entre les prévisions d’une récolte exceptionnelle, grâce à une forte pluviométrie de la queue de saison, et les chiffres réels obtenus après la moisson, il y a un trou énorme, qu’on ne saurait expliquer. Alors qu’on prévoyait une récolte qui pourrait couvrir la plus grande partie de la consommation nationale, les résultats ces derniers jours sont, pour le moins, déconcertants ! Car on est arrivés, à peine, à égaler les chiffres de certaines années de sécheresse.
La différence qui se chiffre en dizaines de millions de quintaux ne manque pas de susciter des questionnements, dans le sens de savoir où est passée toute cette quantité manquante de blé ?
Est-il vrai que les producteurs l’ont vendue à des étrangers, ou à des contrebandiers, comme on ne cesse de le répéter ?
Une question qui mériterait un petit effort d’enquête, tout de même, car il en va de la sécurité alimentaire du pays !
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