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Tunisie, ou le casse tête entre le changement radical et la continuité de l’Etat, notamment à l’égard des partenaires étrangers

Tunisie, ou le casse tête entre le changement radical et la continuité de l’Etat, notamment à l’égard des partenaires étrangers

En Tunisie, depuis les prémices des résultats du premier tour des présidentielles, on n’entend plus parler que de çà : Les tunisiens ont voté pour le changement radical. Ils ont mis à la porte la classe politique.Ils ont décidé la rupture totale avec « le système ».

Toutes ces déclarations aussi tranchantes et sentimentales qu’impraticables sur le terrain ont fait naître autour du président élu, Kaïs Saïed une galaxie de groupuscules et parfois de simples individus qui se prétendent de ses soutiens et qui affirment que ce sont eux qui l’ont hissé au sommet du pouvoir. Tous ces individus prônant la rupture totale avec le passé et même l’arrêt de toute coopération avec l’étranger. Certains sont même, sous l’impulsion d’un élan “nationaliste”, allés jusqu’à réclamer le renvoi immédiat de l’ambassadeur français.

Dans la foulée, les vieux illuminés de 2011 se sont réveillés et ont repris leur ritournelle de ne pas payer les dettes de l’Etat, sous prétexte que ce sont des « dettes odieuses ».

Tout çà est bien beau, dans l’absolu. Or, nous vivons dans la réalité, pas dans l’absolu et nous faisons partie de tout un environnement géopolitique dont nous dépendons de façon vitale. Tous ces slogans et ces « revendications » lancées comme çà, dans l’air, n’ont rien de rassurant pour nos partenaires, notamment, les bailleurs de fonds, comme pour les éventuel investisseurs étrangers.

Il faut concéder que Kaïs Saïed a fait faux bond à tous ces « Ultras », et a annoncé qu’il allait respecter la continuité de l’Etat et, surtout, dans le cadre de ses engagements avec l’étranger et les pays frères et amis. Mais son message n’a pas suffi pour calmer les ardeurs de ses « soi-disant » partisans ni pour estomper les craintes des partenaires.

Donc, pour être plus efficaces et donner plus de crédibilité à ces propos, l’Etat ne devrait pas s’arrêter au stade du  discours. Il devrait unir le geste à la parole et donner des signaux apaisant pour les partenaires. Des messages forts qui témoignent de la volonté de la Tunisie de se conformer à la continuité de l’Etat. Pour ce faire, les partenaires auront besoin d’avoir des interlocuteurs avec lesquels ils avaient déjà composé et en qui ils ont une certaine confiance.

Et comme dans l’histoire du pays, aussi bien avant qu’après 2011, tout n’est pas noir et que tous les responsables ne sont pas des corrompus, il serait intéressant, dans le cadre de la construction du nouveau gouvernement d’associer ces figures en lesquelles les partenaires ont confiance. Spécialement dans les domaines des affaires étrangères, des finances, sans oublier bien sûr qu’est la sécurité. Il serait donc utile de renforcer le prochain gouvernement par des compétences en finances et en relations internationales, issus des gouvernements passés et pourquoi pas, parmi ceux qui ont exercé avant 2011 et qui n’ont pas été confondus dans des affaires de corruption !

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