On se rappelle que la direction de Facebook a annoncé, le 16 mai dernier, la suppression de nombreuses pages du réseau, sponsorisées par la société israélienne « Archimedes Group » propriété d’un certain Elinadav Heymann, présenté comme un ancien agent du renseignement de l’armée de l’air israélienne. Cette société revendique l’objectif de « Changer la réalité pour gagner des élections à travers le monde ».
Inkyfada, média tunisien spécialisé dans la presse d’investigation à l’international qui a, entre autres, été derrière la diffusion des données concernant des personnalités tunisiennes dans l’affaire « Panama Papers », s’est penché sur le dossier et y a investi beaucoup d’attention et d’intérêt, pour essayer de tirer au clair les tenants et aboutissants de l’affaire et notamment, pour savoir quelle partie tunisienne serait le commanditaire de toute cette action en payant la société israélienne.
Inkyfada a donc mené une enquête approfondie et minutieuse sur le sujet et a requis l’aide de certains organismes, pour collecter des détails en rapport avec ces pages.
L’enquête d’Inkyfada est arrivée à cibler onze pages, réalisées par la société israélienne et opérant sur la Tunisie. Ces pages créées de façon successive, depuis le mois de janvier dernier, étaient administrées par des personnes en Tunisie et à l’étranger et leur contenu était sponsorisé par la société israélienne, contre payement par des parties tunisiennes que l’enquête a essayé d’identifier.
L’investigation menée par Inkifada s’est basée sur le principe de base du « A qui profite le crime ? » En procédant de cette manière, une seule personnalité est sortie du lot, comme étant le principal bénéficiaire de cette cabale.
En effet, Inkifada qui a passé au crible le contenu des pages en question a constaté, dans un premier temps, l’évolution fulgurante du nombre de leurs fans et de leurs interactions. Ce qui laisse supposer un énorme sponsoring de la part de la société israélienne. Puis, en décortiquant les publications de ces pages, Inkyfada a remarqué qu’elles se sont attaquées de façon frontale et directe au chef du gouvernement, Youssef Chahed, puis à son équipe, avant d’élargir leurs cibles pour s’attaquer à « presque » tout le monde.
En effet, quasiment toutes les personnalités politiques du pays sont passées par ces pages et y ont été charcutées . On a dit « presque » toutes, car paradoxalement, ces pages ont épargné une seule personnalité politique, qu’elles n’ont jamais attaquée. Plus encore, certaines de ces pages se sont fait un devoir de vanter cette personnalité, ses mérites, ses actions et son militantisme.
Il s’agit, en l’occurrence du patron de Nessma TV, Nabil Karoui, qui n’a très curieusement jamais été pris à parti. Bien au contraire, certaines pages n’ont pas tari d’éloges envers lui, soit directement, soit en louant la chaîne Nessma TV et l’association Khalil Tounes. Inkyfada a constaté que sur les onze pages en question, cinq ont partagé du contenu positif concernant Nabil Karoui, sa chaîne ou son association, deux pages se sont attaquées à tout le monde sans citer Nabil Karoui et aucune page n’a diffusé du contenu négatif le concernant.
Ce qui laissait envisager que Nabil Karoui était pratiquement le seul bénéficiaire de cette campagne orchestrée à partir de Tunis, via Tel Aviv.
Par ailleurs, Nabil Karoui interrogé par Inkyfada, dans le cadre de cette enquête, aurait réagi de façon négative aux questions des enquêteurs.
Inkyfada a, d’autre part, fait remarquer qu’après la suppression de ces pages, Nabil Karoui a continué à bénéficier d’une manipulation manifeste de l’opinion publique, à travers des sondages d’opinion sur commande. Pour donner plus de crédibilité à ces sondages, quelques uns n’ont pas hésité à diffuser de faux sondages attribués à une société française et mettant en première place des intentions de vote, Nabil Karoui. Information que la société française en question, Visactu, s’est empressée de démentir.
La conclusion d’Inkyfada, au bout de son enquête a été de déduire que Nabil Karoui demeure le principal et pratiquement le seul bénéficiaire de cette opération.
Pour lire le texte intégral de l’enquête d’Inkyfada, voici le lien : « À QUI PROFITE LE CONTENU DES PAGES FACEBOOK TUNISIENNES LIÉES A ISRAËL»
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