A la une

Tunisie – Pas de partisans au gouvernement : Comment Ghannouchi veut se payer la tête des gens !

Tunisie – Pas de partisans au gouvernement : Comment Ghannouchi veut se payer la tête des gens !

Décidément, Rached Ghannouchi n’aura pas fini d’étonner les tunisiens. Non pas par son extrême intelligence, comme il le suppose. Mais plutôt par sa manie de vouloir prendre les gens pour des imbéciles.

La dernière trouvaille du Cheikh, vient de sortir à l’instant, lors de la réunion qu’il tient, en ce moment même, chez lui, avec Habib Jemli. L’objectif étant de trouver une issue à la crise suscitée par la phrase de trop, prononcée par Habib Jemli et qui a entraîné tout ce blocage.

Comme nous l’avions dit hier, la cause du différend entre les leaders d’Ennahdha et Habib Jemli, a été la phrase par laquelle il avait terminé sa déclaration quand il a annoncé son intention de passer à la mise en place d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes. Mais, au lieu de s’arrêter à ces mots qui lui avaient été dictés par le Cheikh, il a pris la liberté d’ajouter un petit bout de phrase, qui a mis le feu aux poudres. En effet, Jemli a cru bon de terminer sa déclaration en disant « compétences nationales indépendantes et éloignées de tous les partis » !

Ces quelques mots ajoutés par Jemli ont, en effet, créé la crise qui a bloqué tout le processus. Car, soit il donne des portefeuilles aux dirigeants d’Ennahdha, comme ils l’exigent et là c’est sa crédibilité et celle de tout son gouvernement qui vont en pâtir. Soit il va persister dans sa voie et refuser d’accorder le moindre siège à toute personne liée de près ou de loin à un parti quelconque, et là, ce sont les « dignitaires » d’Ennahdha qui seront fâchés, menaçant de ne pas voter pour le nouveau gouvernement.

Le Cheikh se devait de trouver la parade, pour ménager le chou et la chèvre ; car il fallait que Jemli ne contredise pas sa promesse et, en même temps, que certains portefeuilles soient accordés à des leaders d’Ennahdha.

Et cet expédient a été vite trouvé par le Cheikh, quitte à se payer la tête des tunisiens, qui n’en sont pas à leur première fois. Et, puis, tant pis pour eux. Ce sont, là, les conséquences de leurs choix électoraux. Donc, le Cheikh a trouvé la riposte, en proposant à Jemli d’accepter que tout ministre faisant partie de son cabinet devra présenter sa démission de son parti, quitte à y revenir, après son mandat. Voilà… C’était, pourtant simple à trouver… A se demander comment ils n’y ont pas pensé plus tôt… A moins que d’aucuns hésitaient à se payer de cette façon, trop directe, la tête des tunisiens.

On présume que Habib Jemli partira de chez le Cheikh, très content d’avoir trouvé le moyen de  former son gouvernement de compétences indépendantes. Et, surtout, qu’on ne vienne pas lui dire, après que la moitié de ses ministres sont des nahdhaouis ! Là, il répondra en brandissant les démissions dûment signées. Comme quoi, le fait d’avoir paraphé un bout de papier allait annuler et empêcher toute allégeance de ces ministres à leur “secte”…Pardon! Parti.

Quelle audace de vouloir se payer la tête du citoyen de cette façon! Sachant que personne ne sera dupé par ce manège… Mais, eux, ils s’en fichent. Ils ont été élus et vont gouverner. Pour ceux qui ne sont pas d’accord, ils n’ont qu’à se rappeler qu’il y a en Tunisie, près de 500 km de côtes. Donc, largement de quoi permettre à tout le monde de boire de l’eau de mer !

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut