A l’issue de son entrevue avec la ministre de l’Agriculture au sujet de la pénurie d’ammonitrate, la députée Amal Saidi a déclaré que les quantités d’engrais qui sont transportées depuis les ports ou depuis l’usine de Gabès n’arrivent pas à destination, indiquant que cela prouve que certaines personnes profitent de la situation pour vendre illégalement cette manière au marché noir.
Dans une vidéo, publiée sur la page officielle du Courant Démocrate, la députée a ajouté qu’à cause du manque de contrôle, le prix de cet engrais a triplé dans certaines régions, notamment au nord-ouest du pays, soulignant les répercussions du monopole sur les petits agriculteurs qui n’arrivent plus à suivre le rythme des prix.
De quoi Amal Saidi accuse-t-elle le Chef du gouvernement ?
Amal Saidi a rappelé que le président de la République avait eu recours à l’armée nationale pour veiller à la bonne distribution de l’ammonitrate, mais deux jours après, le Chef du gouvernement Hichem Mechichi a annulé cette décision, a-t-elle ajouté.
Elle a estimé, qu’avec une telle attitude, le Chef du gouvernement ne fait que raviver les protestations des agriculteurs qui revendiquent depuis plusieurs semaines qu’on leur fournisse à temps cette matière.
S’agit-il vraiment d’un problème de maldistribution ?
En réalité le problème semble être plus profond que la simple maldistribution. En effet, s’il y a pas si longtemps, l’usine de Gabés arrivait à couvrir les besoins nationaux, aujourd’hui, à cause des grèves et des protestations, l’Etat se trouve obligé de recourir à l’importation.
Les besoins totaux de l’agriculture tunisienne s’élèvent à 220.000 tonnes. Or, l’Etat n’a importé que 60.000 tonnes, qui s’ajoutent aux 45.000 tonnes que l’usine de Gabès est apte de produire d’ici la fin du mois de Mars.
Le tout additionné au manque de temps, car rappelons-le, l’ammonitrate agit plus efficacement par temps froid et humide. Ce qui veut dire qu’une fois la saison froide terminée, son usage sera complètement inutile.
L’Etat a, depuis le début de cette crise, refusé d’importer les quantités suffisantes d’ammonitrate, oubliant qu’en cas d’échec de la saison agricole, il sera contraint d’importer au prix fort le blé autres céréales, sans oublier le danger que cela représente pour l’agriculture et toute l’économie tunisienne.
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