Si la pluviométrie généreuse enregistrée cette année en Tunisie semble être l’indicateur d’une saison agricole prometteuse, la terre n’a pas besoin que d’eau pour être fertile, il demeure crucial d’assurer une biomasse et un tallage suffisants.
A cet effet, l’utilisation de l’ammonitrate est nécessaire pour apporter le développement racinaire qui permettra aux plantions de mieux résister aux saisons de sécheresse (printemps et été).
Dans un passé pas si lointain, l’Usine de Gabès relevant du Groupe chimique tunisien (GCT), arrivait à couvrir les besoins de l’agriculture tunisienne en engrais. Cependant, avec les grèves et autres formes de protestation, l’Etat a été contraint de recourir à l’importation.
Une importation insuffisante :
Des responsables à l’Usine de Gabès ont estimé la quantité d’ammonitrate produite d’ici fin mars à 45.000 tonnes. De son côté, le ministère de l’Agriculture a annoncé l’importation de 60.000 tonnes.
Or, les besoins totaux de l’agriculture tunisienne s’élèvent à 220.000 tonnes, dont 180.000 pour les grandes cultures, d’où la nécessité d’importer la quantité restante pour pouvoir sauver la saison agricole.
Un temps limité :
L’ammonitrate agit plus vite par temps froid et humide et les cultures ne peuvent pas attendre la venue de la saison sèche. Ainsi, il est primordial que les agriculteurs soient approvisionnés en cette matière avant la fin du mois de mars au risque de voir baisser leur rendement jusqu’à -50%.
Il est à noter que, lors de la dernière semaine du mois de décembre, le président de la République, Kais Saied a chargé l’armée nationale de distribuer de l’ammonitrate aux agriculteurs. Cependant, il ne s’agit pas d’un problème de distribution ou de spéculation mais de la disponibilité même de cette matière, sur le sol tunisien.
A l’évidence, l’Usine de Gabes qui produit en moyenne 15.000 tonnes d’ammonitrate par mois, ne sera pas apte à subvenir à la totalité du besoin national. Importer une plus grande quantité semble être alors la seule manière de sauver la saison agricole.
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