Les faits ont été révélés par l’anecdote du limogeage de la directrice régionale de la santé de La Manouba. Le ministre, en colère, lui a signifié, hier qu’il mettait fin à ses fonctions. Le motif de ce limogeage, c’est qu’elle aurait outrepassé ses droits et qu’elle ait vacciné des cadres administratifs relevant de sa direction sans qu’ils soient inscrits à la plateforme Evax.
La directrice régionale en question s’est défendue de ces griefs, assurant qu’elle n’a fait vacciner que des médecins et des paramédicaux relevant de l’hôpital Razi. Elle a ajouté qu’ils étaient, tous inscrits sur le système Evax, et que certains d’entre eux n’ont pas reçu la convocation pour la vaccination. Ella a assuré qu’il n’y avait pas, parmi eux des agents administratifs.
La directrice régionale a, par ailleurs, fait une révélation fracassante, en déclarant que toutes les directions régionales du pays ont reçu, samedi à l’aube, un courrier signifiant la nécessité de suspendre la vaccination par le Sputnik V. Et que les doses restantes devaient être remisées dans les congélateurs, en vue de les remettre au camions du ministères qui allaient passer les reprendre en vue de les stocker pour un autre usage. Mais comme la directrice disposait de quelques doses dont elle craignait la détérioration si elles étaient remises au congélateur, pour être décongelées une seconde fois, elle a cru bien faire en en faisant profiter des médecins et des paramédicaux relevant de sa juridiction.
Cette histoire aura eu le mérite de révéler plusieurs faits :
D’abord il semble que le ministre ait été induit en erreur par certaines de ses collaboratrices qui avaient, à ce qu’il parait, des comptes à régler avec la directrice régionale en question, datant, probablement de l’époque où elles travaillaient sous les ordres de cette directrice, dans une autre région sanitaire. Ces collaboratrices auraient laissé croire au ministre que les personnes vaccinées étaient des agents administratifs.
Ensuite, le ministre a été un tant soit peu, impulsif, en n’attendant pas de vérifier le bien fondé de ces accusations.
Et, enfin, il y a cette histoire de retrait des doses de Sputnik V, qui n’a pas fini de susciter la curiosité de tout le monde. Puisque certaines langues n’ont pas hésité à prétendre que le ministère a ordonné le retrait de ces doses pour les préserver à certaines personnalités du pays, qui les préfèrent aux vaccins de Pfizer, puisque ces derniers ont acquis la fâcheuse réputation de « toucher aux gènes des patients ». Ce qui est, soit dit au passage, faux, puisque le fait d’utiliser un vaccin qui s’appuie sur l’ARN ne touche et ne modifie en rien les gènes des gens.
Maintenant, la question qui reste à élucider, c’est celle de savoir pour qui ces doses de vaccin Sputnik ont été préservées et retirées des centres de vaccination ?
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