Les leaders d’Ennahdha n’ont épargné aucun effort pour mobiliser le maximum de manifestants pour ce dimanche10 avril. Ils s’y sont mis à plusieurs et sont passés par tous les supports et tous les réseaux sociaux.
Ils ont, par ailleurs, bâti leur communication à cette occasion, sur Le slogan du peuple contre le putsch et pour le rétablissement de la démocratie. Un slogan qui insistait sur le terme putsch et sur le fait que le peuple, tout le peuple, était contre. Ennahdha n’a pas, à l’occasion, tari de promesses dans le sens du renversement de la situation et du fait qu’après le 10 avril, rien ne sera plus comme avant.
Une communication conjuguée à l’éternelle stratégie d’Ennahdha de se payer, à coups de billets de banque, l’allégeance des manifestants. Or, bien que de nombreux partisans des islamistes ont répondu à l’appel « au Jihad », le résultat était, plutôt, décevant. Selon les chiffres officiels et selon les images prises de la manifestation, il n’y a jamais guère eu plus de 400 à 500 manifestants devant le théâtre municipal de Tunis. Un fiasco total.
Et ce qui était, par ailleurs notable, c’est qu’aucune figure connue d’Ennahdha n’a pris la peine de participer à la manifestation, laissant le champ libre à leurs alliés.
Maintenant, la question est de savoir pourquoi Ennahdha a mis le paquet sur cette manifestation bien que ses dirigeants aient tout fait pour ne pas y participer. Et aussi, pourquoi le mot d’ordre a été donné aux manifestants pour harceler les policiers et les provoquer pour les pousser à la faute.
Il semblerait que la réponse soit la venue attendue, demain, lundi, d’une délégation du parlement européen en Tunisie. Et c’est, pour les islamistes, une occasion rêvée pour se présenter dans l’habit de la victime, oppressée, et qui mérite le soutien international qu’elle demande.
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