Le secrétaire général de l’UGTT, NoureddineTabboubi, n’a pas cessé de le répéter, depuis des mois : « Il est impératif de tout expliquer au peuple, et de lui révéler la réalité de la situation économique ».
Il l’a redemandé, encore une fois, cette semaine, après sa dernière réunion avec Najla Bouden et des membres de son gouvernement.
Et Tabboubi a raison d’insister sur ce point, car il a saisi, lui, la gravité de la situation, et il sait que la Tunisie ne va pas s’en sortir comme çà, et que tout le monde, y compris le petit peuple, va y laisser des plumes. Et il déplore, à ce sujet, les contradictions entre cette réalité qui va conduire à des mesures plus que douloureuses, et les déclarations officielles, par trop optimistes, notamment de Kaïs Saïed.
Car pour le tunisien, et s’il en croit son président, la Tunisie est riche, et elle a beaucoup d’argent, qui est, actuellement, entre les mains des corrompus et des mafieux, et que Kaïs Saïed va pouvoir le récupérer et le leur livrer. Or, la vérité, celle que disent les ministres dans les salles de réunions, ou dans les chambres obscures, comme il plait de les appeler à Kaïs Saïed, est toute autre. La Tunisie n’a pas le sou, et elle va être obligée d’engager des réformes douloureuses, qui toucheront, en premier, le tunisien moyen, et encore plus durement, le tunisien à revenu limité. Ils seront les premiers à subir les effets dévastateurs des mesures à prendre. Et il ne comprendra, alors, pas pourquoi il a à subir çà, alors que « son » argent et accaparé par une bande de voleurs. Et il ne comprendra pas pourquoi l’Etat ne fait rien pour récupérer son bien.
Ce dont Tabboubi, voudrait, par ailleurs, qu’on informe le tunisien, c’est que personne n’a imposé à la Tunisie, le recours au FMI. C’est la Tunisie qui s’est, par elle-même, trouvée devant cette obligation. Et, à cet effet, le peuple doit savoir cette réalité, et qu’il n’a pas à en vouloir aux puissances étrangères ou à d’autres parties, pour lui avoir imposé ces réformes. Car Tabboubi a été obligé de s’aligner sur la position du gouvernement, à cause de la gravité de la situation économique, et parce que le recours au FMI est un moindre mal, car, sinon, l’Etat va être obligé de liquider plusieurs entreprises publiques, comme la STEG, la Tunisair, ou l’ETAP. Ce que l’UGTT ne saurait cautionner !
C’est, donc, pour toutes ces raisons que l’UGTT veut qu’on explique tout cela au peuple. Car un peuple qui a bien compris et à qui on a tout révélé, comprendrait mieux ce qui l’attend et pourrait mieux accepter de le subir. Alors que si on lui dit des mensonges, il ne comprendra pas pourquoi l’Etat s’en prend à lui et lui fait des misères. Et là, sa réaction risquerait d’être dévastatrice !
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