Tunisie – Pourquoi un gouvernement supposé apolitique est-il impliqué et bloqué dans une crise

La crise que connait la Tunisie depuis plus d’un an est, comme tout le monde le sait, purement et strictement politique. Il s’agit, en fait d’une dispute entre deux clans, voire, deux personnalités, qui ont des visions différentes de la gestion du pays. Et cette dispute a engendré de nombreux problèmes et blocages à caractère strictement politique, comme la dissolution de l’ARP, le gel de la constitution de 2014, la non-reconnaissance du pouvoir des partis, la préparation du référendum, l’écriture de la nouvelle constitution, et surtout, l’absence de toute forme de dialogue national…

Et tous ces « engrenages » purement politiques n’avaient, en théorie, aucune raison pour bloquer le travail du gouvernement, supposé apolitique et formé de compétence et de technocrates. Mais le fait est que l’équipe choisie par Kaïs Saïed se trouve impliquée jusqu’au cou dans les problèmes politiques, y compris le référendum, dans les méandres duquel, la plupart des ministres ont sombré, chacun dans son domaine.

En effet, en dehors des efforts consentis par les ministres, pour faire réussir le référendum, le gouvernement n’a pas avancé sur le moindre dossier. Et Dieu sait s’il y en a des dossiers plus urgents les uns que les autres.

Ainsi l’économie est en berne, les finances à sec, la santé bancale, la diplomatie mise à mal par les détracteurs du président, l’agriculture agonisante, les technologies accusent un retard monstre, l’environnement est catastrophique… L’Etat peine à débloquer des fonds, les bailleurs sont récalcitrants, les fournisseurs fébriles, les entreprises en souffrance, voire au chapitre de la mort, et surtout, le citoyen qui commence à avoir faim !!!

Et comme il n’y a aucune raison pour que les ministères et l’administration tunisienne soient bloqués dans une crise politique sans fin, puisqu’ils sont supposés être apolitiques, on ne voit pas pourquoi le pays est arrivé à ce point de délabrement.

Reste à espérer que, maintenant que la crise politique commence à arriver à sa dernière ligne droite, les ministres reprennent du poil de la bête, et se penchent sur leurs dossiers, et qu’ils arrivent à motiver les cadres de l’administration, qui sont devenus récalcitrants dans leur travail, par peur de se faire éjecter sur un simple post diffamatoire sur facebook !

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