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Tunisie – Quand la CNSS s’érige en bourreau de l’économie nationale

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Au lieu d’être à la rescousse et au service des salariés du secteur privé, comme son nom l’indique si bien, la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, s’est choisi un tout autre rôle. Celui de bourreau de l’économie nationale, en privant des milliers d’adhérents de leur gagne pain.

En effet, force est de constater que la CNSS est en cause d’une grande proportion des pertes d’emplois enregistrés depuis le début de la crise de la Covid, soit pendant le deuxième trimestre 2020. Alors que le chef du gouvernement assurait au début de la crise que le souci principal de son cabinet était de préserver tous les emplois, la caisse qui semble ne pas dépendre de ses services ni de son autorité, a choisi de faire tout à fait le contraire, en contribuant en grande partie à la perte de quelques 160 000 emplois. Sachant que les deux tiers de ces emplois perdus sont dans l’industrie.

Ainsi, les patrons ont été empêchés de payer les salaires de leurs employés, en partie parce qu’ils étaient obligés de répondre aux exigences des huissiers notaires que la CNSS a inondé, ces derniers mois, de milliers de dossiers de recouvrement. Ainsi, se trouvant, à cause de la crise et de l’arrêt des opérations d’exportation, obligés de choisir entre payer les salaires ou les redevances de la CNSS, plusieurs patrons ont préféré ne pas se mettre sur le dos les services de l’Etat et risquer des poursuites et ont choisi de payer les huissiers notaires, ce qui les a obligés à mettre la clé sous la porte, et mettre au chômage des milliers de salariés.

Pourtant, avec la crise étouffante qu’a traversée le pays, les choix étaient évidents. Les patrons devaient préserver les emplois, donc payer, en premier lieu, les salaires de leurs employés, puis en deuxième rang, payer les taxes, puisqu’elles constituent la principale source de revenus de l’Etat, pour ne pas bloquer les services publics. Quant aux cotisations à la CNSS, il n’y avait aucun mal à ce que le payement soit décalé ou renégocié avec un rééchelonnement acceptable, pas celui que propose la caisse avec un versement immédiat de 30% de l’ardoise et son échelonnement sur une seule année.

De la façon avec laquelle a opéré la CNSS, les résultats ne se sont pas fait attendre et des centaines d’entreprises ont été dans l’obligation de fermer boutique, de mettre des milliers de salariés au chômage et de réduire des milliers de familles à la famine.

A croire que la CNSS fonctionne en électron libre et ne dépend pas des services de l’Etat et n’est pas concernée par sa politique générale.

Et si on demandait aux salariés de choisir entre avoir leur salaire ou voir leurs cotisations à la CNSS payées ?

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Publié par
Ramsis