A la une

Tunisie – Que cache le silence de tombe qui a succédé au diner d’Iftar des trois présidents ?

Tunisie – Que cache le silence de tombe qui a succédé au diner d’Iftar des trois présidents ?

Les trois présidents se sont, comme cela a été annoncé, réunis autour d’une table d’Iftar, au Palais de Carthage, dans une initiative d’assainissement du climat politique général dans le pays et pour, notamment, réduire la tension qui régit la relation entre les trois présidences.

Mais, autant cette réunion autour d’un dîner a suscité des espoirs chez quelques uns, autant la déception a été grande, même sans aucune annonce officielle d’échec de cette démarche.

Car le silence radio, qui a pesé au cours de ce dîner, avait le mérite d’être éloquent. En effet, le fait que la page de la présidence, d’habitude si friande de communiqués même, officieux par rapport aux activités de Kais Saied, ainsi que celle d’Elyes Fakhfekh et celle du Cheikh Rached Ghanouchi, aient gardé un silence de tombe, à la suite de cette rencontre, a été plus que significatif et voulait, forcément, dire que cette tentative a tourné court.

Il faut reconnaître, aussi que l’idée, même, d’organiser cette rencontre n’était pas fameuse. Car la conjoncture ne laissait pas prévoir la réussite d’une telle initiative. Il était inutile, voire grave, de l’avoir tentée. Car dans ce genre de situation, la réconciliation devient plus difficile après un premier échec qui ne pourrait qu’échauffer les esprits encore plus qu’ils ne le sont. Le fait de tenter une réconciliation autour d’une table, alors que la réalité du terrain est aussi explosive, est d’aller droit à l’échec.

Pour revenir à la réalité du terrain, il faut reconnaître qu’elle pourrait difficilement être plus tendue. Un président de la République qui fait allusion à la possibilité de retirer la confiance au parlement, ou du moins, à quelques députés, avec, en face, un chef de parti dont les alliés sous le dôme menacent de destituer (on ne sait pas trop comment) le président de la République, et un chef du gouvernement qui serait, par le truchement de son conseiller, Jawhar Mbarek en train d’œuvrer à la constitution de son propre bloc au parlement, pour casser la main mise d’Ennahdha sur les activités du parlement, ce qui met cette dernière dans tous ses états…Tout ceci, en plus d’une situation socio-économique désastreuse, ne pouvait aucunement, laisser espérer une autre issue que cet échec non annoncé.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut