Tunisie : Que se passe-t-il au ministère de la Santé ?

Partager

Ayant connu bon nombre de changements ces derniers jours, le ministère de la Santé semble avoir fait table rase de l’ancienne stratégie de communication adoptée au début de la crise Covid-19.

En effet, la nomination de Fawzi Mehdi au poste de ministre et la promotion de Nissaf ben Alaya à celui de porte-parole, ne semblent pas avoir été sans conséquences sur la gestion de la crise sanitaire, notamment en matière de communication.

Le premier paradoxe observé, à cet effet, est en rapport avec le bulletin de veille sanitaire, en principe, publié tous les jours par le ministère de tutelle.

Depuis quelques temps, on a constaté que cette information ne jouit plus de la même importance qui lui était accordée au début de la crise.

Avec plusieurs bulletins publiés à des heures tardives de la nuit et le passage de 48 H sans qu’aucun bulletin ne soit publié, il serait légitime de nous poser la question : Que se passe-t-il au ministère de la Santé ?

La nomination de Nissaf Ben Alaya au poste de porte-parole : était-ce Judicieux ?

La première hypothèse qui semble défendable serait que les nombreux changements qui se sont produits ces derniers temps au sein du ministère auraient affecté la qualité du travail, notamment en matière de communication.

Certes, la nomination de Nissaf Ben Alaya au poste de porte-parole est une promotion méritée. Cependant la question qui se pose est : ne serait-elle pas plus utile dans un poste plus technique ?

En effet, en tant que directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergente, la doctoresse était en première ligne de ce combat que le pays mène contre la pandémie. En devenant porte-parole, elle sera en charge de tâches administratives qui prendront de son temps et de son énergie.

Le Ministère de la Santé aurait-il changé de stratégie ?

La deuxième hypothèse est relative à un éventuel changement dans la stratégie de la communication du ministère.

Rappelons-nous que lors de la dernière conférence de presse organisée par le ministère, Faouzi Mehdi a estimé qu’il ne fallait pas « effrayer les tunisiens ».

Il a souligné, dans ce sens, que « toutes les personnes atteintes par la Covid-19 sont pas forcément placées en réanimation », affirmant qu’une telle procédure est réservée aux cas les plus graves.

Il serait donc possible que le ministère cherche à « alléger » l’intérêt que les citoyens portent à la question en évitant « un matraquage » d’informations.

Aussi, il faut rappeler que le confinement général, comme mesure de prévention a été officiellement abandonné, avant même la nomination du nouveau ministre, vu son impact économique néfaste.

Ce black-out médiatique, viserait peut-être, à éviter de trop exposer le rebond épidémique que le pays connait en ce moment, afin que la coexistence avec le virus ne soit pas rejetée par le peuple.

Laissez un commentaire
Publié par
Mayara