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Tunisie: Quel avenir pour les professionnelles du quartier chaud de Tunis ?

Tunisie: Quel avenir pour les professionnelles du quartier chaud de Tunis ?

Parler de prostitution en Tunisie continue au fil des années à être perçu comme étant une ligne rouge que personne n’a le droit de franchir.

Pour des raison d’ordre culturel et religieux, la société tunisienne s’est habituée à ne pas aborder certains sujets en relation avec la sexualité et considère cela comme un sujet tabou dont on ne doit pas parler, que ce soit par crainte ou par pudeur. Mais personne ne peut nier l’existence de cette profession même si elle est toujours chassée par la société.

D’ailleurs, “Rue Abdallah Guech” figure parmi les impasses les plus connues en Tunisie, il suffit de prononcer ce nom en public et vous serez surpris par les réactions des gens autour de vous.

La prostitution réglementée en Tunisie

Dans le cadre de la réglementation de cette activité, la Tunisie a légalisé la prostitution par le biais d’un décret datant du 30 avril 1942. De cette façon, l’exercice de ce métier ne sera pas effectué clandestinement et les personnes qui y travaillent (ainsi que leurs clients) seront protégées par la loi.

Les choses ont commencé à changer depuis 2011, avec la montée du Mouvement Ennahdha au pouvoir. Des extrémistes religieux se sont manifestés pour fermer de force les maisons closes et les ont incendiées.

Notant que la Tunisie comptait auparavant près de 14 maisons closes reconnues par l’Etat, seules 2 sont encore opérationnelles actuellement (une à Sfax et l’autre à Tunis).

Fermeture des maisons closes de Tunis: Une bénédiction ou un cadeau fait à l’industrie du sexe?

Depuis 2011, les prostituées ne se sentent plus en sécurité malgré la réglementation de leurs activités et la mobilisation de plusieurs  associations à leur profit. Elle sont tous les jours confrontées à plusieurs difficultés une fois retrouvée en dehors de ces lieux… Il est impossible de reprendre une vie normale pour ces femmes rejetées par la société.

De plus, la prostituée est obligée légalement de se soumettre à un certain nombre de contrôles médicaux par semaine. Une mesure impossible à suivre dans un cadre clandestin.

Tout ceci nous amène à un point essentiel: Il y a quelques semaines, lors du confinement général décrété par le gouvernement tunisien, les maisons et les chambres de l’impasse Abdallah Guech ont été abandonnées vu que personne ne fréquentait ces lieux compte tenu de la situation sanitaire du pays. Ainsi, les autorités de tutelle ont procédé à la fermeture de ces maisons.

Cependant, il faut rappeler que l’encadrement de la prostitution protège les clients, les prostituées et même la société, puisque même les locaux où cette activité est exercée doivent obéir à certaines règles (être loin des écoles et se trouver dans une impasse…). Une réglementation qui ne peut s’opérer dans un cadre clandestin.

Une décision qui a obligé les prostituées à exercer dans la clandestinité, les exposant aussi bien à des risques en termes de violence que des risques sanitaires.

Absence totale des autorités gouvernementales

Tunisie Numérique a voulu bien s’informer à ce sujet et s’enquérir du sort de ces travailleuses du sexe pour éviter la diffusion de fausses informations, vu la gravité des risques liés à la prostitution clandestine, notamment le proxénétisme, le viol, les MST…

Ni le ministère de l’Intérieur ni le ministère des Affaires Sociales n’ont voulu lever le voile sur ce sujet et ont préféré ne pas répondre à cette question.

Est t-il possible que des partis islamistes soient derrière la fermeture de ces maisons?

Ceci serait très plausible puisque des membres d’Ennahdha et d’Al Karama ont appelé à maintes reprises à la criminalisation de la prostitution et à la fermeture des maisons closes.

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