Société

Tunisie – Qu’est ce qui a poussé Saïed à changer à 180° de discours ?

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Nombreux sont les observateurs qui sont restés sidérés par le changement brusque dans le discours de Kaïs Saïed, avant-hier, le jeudi, entre deux réunions, espacées d’à peine une à deux heures.

En effet, ce jeudi, en recevant des spécialistes de droit constitutionnel, en fin d’après midi, Kaïs Saïed semblait plus déterminer que jamais, à poursuivre sur sa lancée, en s’attaquant à tous ses opposants, les accusant de tous les torts, entre autres celui d’avoir manipulé les dernières élections, et leurs résultats. Et il les a, comme à son habitude, menacés de les traduire devant la justice, et tout le reste.

Or, deux heurs plus tard, alors qu’il se réunissait avec les membres du haut conseil de sécurité, le président de la République était complètement métamorphosé. Il n’était plus aussi emporté et impulsif. Il était, tout d’un coup, devenu plus calme, et même, à la limite, craintif. L’intonation de sa voix a changé, il était réconciliant. Et alors que quelques minutes auparavant, il menaçait de sévir contre tout le monde, là, il parlait d’unité nationale, de cohabitation pacifique, d’union des forces, de l’acceptation du droit à la différence, de projets de développements… Il s’est, même, permis une pensée de solidarité avec ses « ennemis » contre les quels il s’acharnait, quelques minutes auparavant, en leur souhaitant un prompt rétablissement, suite à leurs blessures au cours de l’incendie du siège d’Ennahdha.

Au début, personne n’y a rien compris. Mais, après coup, certains ont cru pouvoir expliquer ce revirement spectaculaire, par un fort probable avertissement qu’il aurait reçu de la part de la communauté internationale. Et ce suite à son dernier discours, dans lequel il a, ouvertement, annoncé son intention de suspendre la constitution de 2014. Ces observateurs pensaient que c’était la chose de trop qu’il ne devait pas dire, et à laquelle il ne devait pas penser. Car, en suspendant la constitution, il revêt, bel et bien, l’habit de parfait putschiste.

D’ailleurs, le communiqué publié, le lendemain, par les ambassadeurs des pays du G7, est, en quelque sorte, venu confirmer cette hypothèse. Sauf que la sortie sur les médias de son ami et collègue en matière de droit constitutionnel, Amine Mahfoudh, a achevé de brouiller les cartes. En effet, au lendemain de ces deux réunions, Amine Mahfoudh, est intervenu sur plusieurs médias de la place et a tout fait pour expliquer et confirmer les intentions de Saïed de suspendre la constitution et d’en présenter une nouvelle version, par voie de « référendum électronique ». Est-ce que Mahfoudh n’a pas été mis au courant du changement de programme de dernière minute de Kaïs Saïed, ou le revirement du discours n’a rien changé aux intentions du président qui va persister sur la voie de l’exécution de son projet ?

Les prochaines probables sorties médiatiques de Kaïs Saïed sauront dissiper le flou qui entoure cette question !

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Publié par
Ramsis