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Tunisie – Qui assumera la responsabilité des décisions d’Abdellatif Makki?

Tunisie – Qui assumera la responsabilité des décisions d’Abdellatif Makki?

Le ministre de la santé, Abdellatif Makki, qui est, semble-t-il, devenu le seul maitre à bord, aux commandes du pays, vient de décider, sur la base d’on ne sait quelles considérations, d’interdire la baignade en mer, jusqu’à nouvel ordre. Il est, même, allé jusqu’à menacer de sévir et d’appliquer la loi pour tous les contrevenants. Sans que l’on sache de quelle loi il parle, s’il y a des lois qui interdisent la baignade en mer, ou s’il va se donner la liberté d’en éditer une, du moment qu’il peut tout se permettre au nom de la lutte contre le covid-19. On dirait que le ministre est de plus en plus convaincu du fait qu’il soit un généralissime, et qu’il peut agir en conséquence, avec un pouvoir absolu.

Mais, ce qui étonne le plus, c’est non pas ses décisions qui vont à l’encontre de l’intérêt de tout le pays, ni les supposées études sur les quelles il se serait basé pour les prendre, mais, bien, l’absence de réaction de la part des autorités et du gouvernement qui le laissent agir en solo, alors que le pays et son économie ne sauraient supporter plus de faux pas.

En effet, et après avoir pris des mesures très contraignantes pour le pays et les citoyens, et après avoir mis à l’arrêt total le pays et sa machine économique, en ayant choisi l’option, toutefois défendable, adoptée par certains pays qui est le confinement et ce qui s’en suit, il ne semble pas pressé de lâcher prise, et de desserrer son étau qui est en train d’étouffer l’économie du pays et de le ramener des décennies en arrière.

Et c’est çà la rançon de livrer les commandes d’un pays à quelqu’un qui n’a ni la qualification ni l’aptitude de diriger ce genre d’opérations. Car il n’est plus question, là, de mener la guerre médicale contre une épidémie, mais il faut en plus, prendre en considération plusieurs autres angles de vue qui ne sauraient être ignorés.

Entre autres angles de vue, il y a celui du tourisme. Un secteur qui fait vivre, non seulement, des milliers de personnes, mais l’Etat en entier, qui dépend de très près de ses rentrées de devises. Et là, on a l’impression d’être en présence d’un ministre, ou, peut-être, de tout un gouvernement, qui n’a pas suffisamment de maturité pour pouvoir gérer cette crise sous tous ses angles. Il n’y a, pourtant, aucun mal, quand on ignore ce qu’il y a lieu de faire, à copier sur ses voisins, certainement plus expérimentés et plus appareillés pour la circonstance.

Et les autres pays, et malgré une situation épidémiologique catastrophique, n’ont pas eu d’autre choix que de desserrer les mesures de confinement, pour permettre à leur machine économique de redémarrer, faute de quoi, ils savent qu’ils hypothèquent gravement, leur avenir.

Ceci pour les pays qui sont, Ô combien plus nantis, côté finances, que la Tunisie. Que dire alors de nous, qui avons abordé, déjà, au départ, cette crise avec un sérieux handicap économique ? Et le ministre de la santé n’a-t-il pas d’autres sujets d’intérêts bien plus actuels, que celui de l’interdiction du tourisme? ne devrait-il pas, plutôt, se soucier des marchés et autres espaces publics qui sont devenus de vraies bombes à retardement, côté foyers épidémiques?

Mais il semble bien que nos dirigeants sont aveugles devant l’opportunité unique qui se présente à eux, notamment sur le plan du tourisme. Car, avec une situation épidémiologique clémente, une proximité géographique qui défie toute concurrence, et un capital confiance considérable, en les capacités du système de soins du pays, la Tunisie pourrait se positionner en pôle position, sur le starting bloc du redémarrage du tourisme balnéaire, et coiffer au poteau toutes les autres destinations, grevées par une épidémie assez lourde et une riposte sanitaire discutable.

Mais, non ! Du côté de chez nous, non seulement on ne cherche pas à profiter de cette manne, mais, en plus, on fait de sorte de dissuader les quelques touristes intrépides qui auraient pu lorgner du côté de non côtes, et à qui on annonce qu’ils n’auront  pas droit à la plage ni à la mer ! comment voudrait-on, par exemple, qu’un père de famille algérien qui comptait venir passer son mois de vacance, à la mer, en Tunisie, passe à l’acte, quand on lui signifie, dès le départ qu’il sera privé de mer et de plage?

Au total, ce n’était pas une idée si fameuse que çà que de confier le pays aux mains d’un ministre qui, en plus du fait, qu’il soit inexpérimenté, se fait guider à la baguette par des instances internationales, telles que l’OMS, qui ne nourrissent pas, forcément, que de bons sentiments pour nous !

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