Conscient qu’il est en train de dépasser ses prérogatives en s’adonnant à ce qu’il a convenu d’appeler la « diplomatie parlementaire » et conscient que cette pratique a été condamnée par la plupart des factions politiques dans le pays, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et de l’ARP a, non seulement contacté le chef du gouvernement d’union nationale libyen, l’islamiste Fayez Sarraj, mais il a, en plus, veillé à annoncer cet entretien, à travers la page Facebook de l’ARP.
Une façon à lui de montrer qu’il n’est pas prêt de se laisser impressionner par la réprobation de tout le monde et qu’il entend continuer à mener la barque à sa guise. Une façon aussi de défier tout ce beau monde et de leur montrer qui gouverne et qui détient le pouvoir en Tunisie.
Ce qui est encore plus grave et que l’ARP n’a pas osé annoncer, c’est que le Cheikh a enfreint la ligne de neutralité de la Tunisie dans le conflit libyen, en prenant franchement le parti du gouvernement des frères musulmans de Tripoli. Il est allé jusqu’à les féliciter d’avoir remporté la grande victoire de la récupération de la base aérienne d’Al Watiya des mains des forces de Haftar. Cette information ayant été diffusée par le gouvernement libyen.
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