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Tunisie – Rapport : Baisse attendue du PIB de 46.4% au cours du 2ème trimestre 2020

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L’institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) relevant du Ministère du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale a publié dernièrement un rapport, en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) autour de « L’impact du COVID-19 sur l’économie, le secteur agro-alimentaire et les ménages en Tunisie ».

Les données révélées dans le rapport sont d’une grande importance, vu la quantification précise de l’impact de la pandémie sur l’économie nationale sous un angle d’étude sectorielle, d’une part et compte tenu des méthodes de simulation des effets de la crise sur la sphère de l’emploi et les revenus des ménages, d’autre part.

Certains experts locaux ont essayé de modéliser l’impact de la crise au fur et à mesure de l’évolution de ses répercussions, mais le seuil de certitude des résultats annoncés, à ce niveau, était jugé par plusieurs spécialistes comme relativement faible.

En somme, le rapport indique que la crise du COVID-19 devrait entraîner une baisse de 46.4% du Produit intérieur brut (PIB) du pays au cours du 2ème trimestre de l’année en cours (avril à juin). Le secteur industriel sera durement touché, du fait qu’il est attendu, selon, (ITCEQ), que sa valeur ajoutée chutera de 52.7%.

Les secteurs des services et de l’agriculture essuieraient des régressions respectives de 49 et 16.2%.
Le rapport impute ces pertes élevées à l’état de confinement qui a verrouillé l’activité des secteurs économiques, quasiment dans leur ensemble, pour contenir la pandémie.

Sur le plan social, il est prévu que les ménages qui vivent en milieu urbain et disposant de revenus élevés subiront les baisses les plus probantes de leurs revenus et ce, par rapport aux autres catégories de ménages. Cependant, d’après le rapport, les politiques gouvernementales visant à soutenir les entreprises en difficultés permettront aux activités économiques de reprendre plus rapidement lorsque le confinement sera levé.

Par conséquent, une planification globale par le gouvernement tunisien pour relancer l’économie sera fondamentale pour réduire à long terme les effets néfastes de la pandémie. La réduction des pertes d’emplois et de revenus, en particulier dans le secteur manufacturier et le commerce de détail devrait être un élément clé des objectifs officiels pour assainir la situation socio-économique dans le pays.

Toutefois, une note élaborée récemment par des chercheurs à l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) et intitulée « L’économie au cœur du confinement ciblé » a souligné qu’en dépit de l’importance des mesures prises pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’économie, elles demeurent insuffisantes.

Celles-ci sont adaptées, selon l’ITES, à une période assez courte et certaines d’entre-elles se sont avérées complexes et leur mise en œuvre difficiles. D’après la note, un bon nombre de mesures fiscales, monétaires et sociales s’est inscrit dans le cadre d’une approche conventionnelle, alors que dans des circonstances hors normes, il conviendrait de formuler des mesures exceptionnelles.

Il est clair que la pandémie a mis en évidence la grande vulnérabilité de plusieurs secteurs en l’occurrence, le tourisme, la sous-traitance industrielle et les services, qui ne peuvent jouer, eu égard à la détérioration de leur modèles d’affaires, le rôle d’ossature de l’économie nationale.L’impact économique de la pandémie sera parait-t-il plus grave encore que le Coronavirus lui-même du fait que la crise du Covid se mesure aux impacts à court, à moyen et à long termes qu’elle générera.

Si l’aplatissement de la courbe d’évolution de la crise sanitaire dépend des moyens sanitaires et de l’efficacité du confinement et du dépistage, la résilience résulte effectivement de l’aptitude de chaque pays à contenir les effets négatifs et à rebondir sur les effets positifs, à condition d’être dans la souveraineté et la liberté de ses orientations.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek