Il semble bien que la guerre soit, bel et bien, déclarée entre le président de la République Kaïs Saïed, et celui de l’ARP, Rached Ghannouchi. Et çà ne peut pas ne pas avoir un lien avec l’humiliation infligée à la personne du chef de l’Etat, au sein, même, du palais présidentiel, par le Cheikh Rached Ghannouchi, il y a quelques jours, quand il a coupé court à l’initiative de Saïed et l’a rejetée d’un revers de la main, sans ménagement et sans le respect et les égards dus à la personne et au rang du président de la République.
Et çà ne doit pas être la première anicroche entre les deux hommes, à en croire Kaïs Saïed qui a dénoncé, lors de son déplacement à Sidi Bouzid, la présence de parties obscures qui sont en train d’ourdir des complots contre sa personne et contre le peuple. Et on ne voit guère à qui d’autre, que les islamistes, le président faisait allusion.
Et le désaccord entre les deux hommes est en train de prendre une tournure qui risque de mener droit dans une impasse, et vers la rupture totale du dialogue entre les deux présidents. Ce qui est loin d’arranger la situation déjà suffisamment tendue, et critique, dans le pays.
Les deux dernières manifestations de cette rupture du dialogue et de cette guerre, désormais, déclarée, ont été notées ce jeudi, quand Habib Jemli, mandaté par Rached Ghannouchi, a demandé à Kaïs Saïed de lui fixer un rendez-vous, pour lui remettre la liste des membres de son gouvernement, comme le stipule la constitution, afin que le président la signe et la soumet au vote de l’ARP. Quelle n’a été la surprise de Jemli, ainsi que de ses mandataires, quand Saïed a répondu à leur demande de rendez-vous par un silence et une indifférence glaciale.
Par ailleurs, et toujours dans le cadre de la finalisation de la formation du gouvernement, et quand Jemli a demandé au président de lui fournir les noms de ses deux candidats pour les portefeuilles des affaires étrangères et de la défense nationale, ce dernier a refusé de révéler ses choix, demandant à Jemli de se contenter de faire son travail, de préparer ses ministres à lui, et qu’il ne discutera avec lui de ses deux candidats qu’une fois la liste finale entre les mains.
Apparemment, il y a toutes les raisons du monde de croire que le Cheikh n’en a pas fini de regretter son manque de respect à Kaïs Saïed, lors de leur dernière rencontre !
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