Tunisie – Rupture entre Ennahdha et Habib Jemli : Trop beau pour être vrai !

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Il y a un discours qui est en train de s’installer depuis deux ou trois jours, sur la scène politique et à travers les réseaux sociaux; celui d’une rupture entre Habib Jemli et Ennadha qui l’avait pourtant désigné chef du gouvernement.

Cela aurait pu être facile à digérer, si çà avait été fait de façon discrète, comme à l’habitude de tout ce qui se passe dans les coulisses de Mont plaisir. Mais une ampleur pareille et la multiplication des déclarations et des publications anti-Habib Jemli émanant du sein même du parti Ennahdha et notamment de ses députés et dirigeants, d’habitude si disciplinés et  respectueux de leur devoir de réserve et de leur désir de ne rien laisser filtrer des tensions qui tiraillent les rangs du parti, çà devient très difficile à croire.

Car, quand c’est annoncé avec autant d’insistance, de la part d’autant de responsables du parti, cela donne à méditer… Et si ce n’était que du cinéma ? Une mise en scène du genre dont Ennahdha est férue, pour duper son monde ?

En effet, à supposer qu’Ennahdha soit en train de faire une mise en scène, d’ailleurs, très approximative, pour faire croire aux gens qu’il y a une rupture entre le parti et Habib Jemli, Qu’est qu’elle y gagnerait, serait-on tenté de se demander ? Elle bénéficiera du fait qu’une majorité de gens vont croire à cette thèse et seront convaincus, non seulement de la rupture, mais aussi et surtout, des causes de cette rupture.

C’est précisément là où veut en arriver Ennahdha. Car la cause annoncée de cette dissension que Jemli  failli à ses engagements vis-à-vis du parti et choisi de faire cavalier seul, optant pour un gouvernement de compétences indépendantes. Ce qui a fâché les dirigeants du parti qui auraient aimé mettre leurs hommes dans l’équipe de Jemli. Ce qui, en d’autres termes, veut dire que parmi les noms que Jemli va incessamment annoncer, il n’y aura aucun nahdhaoui ni aucune personnalité qui ait des liens, de près ou de loin, avec Ennahdha.

Ce qui n’est pourtant pas le cas puisqu’il nous a été donné de constater que la majorité des noms mentionnés jusqu’à présent sont directement ou indirectement liés aux islamistes.

Donc, du moment que les personnalités proposées sont malgré tout proches d’Ennahdha, pourquoi le parti en voudrait-il à ce point à Jemli, menaçant de faire tomber son gouvernement à l’ARP ?

Si cette hypothèse était vraie, que fait encore Habib Jemli à Dar Dhiafa, sachant qu’il n’a plus aucune chance de faire passer son gouvernement, du moment que même Ennahdha a annoncé qu’elle allait voter contre lui ?

Au final, on ne pourrait que retenir l’hypothèse d’une mise en scène orchestrée par le Cheikh et ses acolytes, qui voudraient faire croire qu’il a de l’eau dans le gaz entre eux et Jemli et que c’est dû au fait que tous ses futurs ministres sont indépendants, alors qu’on sait très bien que ce n’est pas vrai ! Du coup, ils misent sur le fait que les gens seront nombreux à avaler cette couleuvre et à croire que les noms que va présenter Habib Jemli sont ceux de personnes indépendantes qui obtiendront, du coup, l’aval d’une majorité de « crédules ».

D’ailleurs à force de reporter les annonces et de se rapprocher de la date butoir du 14 janvier, date à laquelle Ennahdha perdra la main et où les cartes iraient entre les mains de Kaïs Saïed, Ennahdha compte sur l’affolement qui va s’emparer des députés qui craignent pour leur sort, si jamais Kaïs Saïed prenait le plein pouvoir dans le pays et qui vont se bousculer pour voter la confiance au nouveau gouvernement, même s’il est composé exclusivement, des membres de la Choura.

Il est temps pour que les stratèges démoniaques d’Ennahdha arrêtent de prendre les tunisiens pour ce qu’ils ne sont pas !

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Publié par
Ramsis