Le président de la République, Kaïs Saïed, est conscient de la délicatesse de sa situation. Il lance un méga projet politique et social pour le pays, mais, pour ce faire, il se trouve isolé et abandonné par les plus importantes composantes de la scène politique et les organisations nationales. Or, sans ce soutien, Saïed sait qu’il ne parviendra à rien. Ni sur le plan politique, puisqu’on ne pourrait pas parler de démocratie en l’absence de soutien de ces parties, ni sur le plan économique, puisque les bailleurs de fonds, seul espoir de la Tunisie, en ce moment, exigent l’adhésion des organisations nationales et des composantes de la scène politique à tout projet de réformes.
Mais, bien que conscient de cette situation, Saïed a eu l’idée de continuer sur sa lancée et a concocté, le plan de son projet en solo, et a, même arrêté les modalités et les sujets du dialogue qu’il veut lancer.
Or cette façon d’opérer en solo n’a rien pur plaire aux représentants des organisations nationales, ni des partis politiques.
Et les premiers à avoir réagi au programme du dialogue, ont été, les dirigeants de l’UGTT, la toute puissante centrale syndicale, qui ont opposé un véto franc et net à ce projet.
Et demain, lundi, il devrait y avoir une réunion cruciale de l’instance administrative du syndicat, qui devait valider la position de l’UGTT opposée à la participation au dialogue.
Conscient de l’urgence de la situation, Saïed aurait dépêché ses missives à Noureddine Tabboubi, qu’il a reçu, ce dimanche matin, pour tenter de faire revenir l’UGTT à de meilleurs sentiments.
Mais il semblerait, aux premières nouvelles du côté de la place Mohamed Ali, que cet entretien de dernière chance n’a rien donné, et qu’aucun accord n’a pu être atteint entre Tabboubi et Kaïs Saïd.
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