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Tunisie – Samia Abbou et le risque d’entrainer son monde dans sa chute

Tunisie – Samia Abbou et le risque d’entrainer son monde dans sa chute

La dirigeante du Courant Démocratique, Samia Abbou épouse tumultueuse du Secrétaire général du parti et actuel ministre de la fonction publique et de la lutte contre la corruption dans le gouvernement Fakhfekh, n’en a pas fini de défrayer la chronique, ces derniers jours.

C’est qu’elle doit se sentir détrônée de la pole position de son rôle préféré au sein de l’ARP, autour duquel elle s’est forgé une réputation de  femme de fer, qui n’a pas froid aux yeux, qui ne mâche pas ses mots, qui a le verbe facile et l’argument véhément… Sur ce chapitre, dame Abbou doit bien reconnaître qu’elle s’est fait royalement coiffée au poteau par la nouvelle « agitatrice » de l’hémicycle, Abir Moussi, face à laquelle elle fait plutôt figure de novice aussi timide que maladroite. Samia Abbou avait, donc, toutes les raisons du monde d’avoir peur pour son « fonds de commerce », le seul qu’elle avait, et d’être jalouse.

Quand une femme devient jalouse, bonjour les dégâts. Elle ne répond, généralement plus de rien et devient capable de tout, y compris de s’autodétruire, dans le but de pulvériser sa concurrente. C’est, à ce qu’il parait, ce qu’a entrepris Samia Abbou, depuis quelques jours, en jetant son dévolu sur Abir Moussi, pour essayer de la discréditer, de la ridiculiser, dans l’espoir de la faire taire, elle qui lui fait cruellement de l’ombre.

Dans sa besogne, dame Abbou n’y va pas de main morte. Elle y met du cœur et n’hésite pas à faire usage de tous les moyens qu’elle pourrait avoir. Comme elle est obligée de reconnaître qu’en ce qui concerne son arme favorite, qui est le verbe acerbe et le discours agressif, elle est dramatiquement désarmée face à la maîtrise de ce sujet par sa concurrente Abir Moussi, elle a essayé de passer à autre chose et l’a attaquée par rapport à son appartenance politique. Du coup, et emportée par sa haine, elle s’est retrouvée en train d’insulter Bourguiba, oubliant que ce n’était plus de mise,  que la haine envers lui n’est plus tolérée tant que çà.

Battue, humiliée, Samia Abbou n’a toujours pas l’intention de se reconnaître vaincue. Elle va essayer tout l’éventail d’armes aussi viles les unes que les autres. Elle s’est vite trouvée en train de comploter et de plonger dans les infâmes méthodes de ses ennemis d’hier, les islamistes, avec leurs complots et leurs coups bas basés sur la fabrication de faux dossiers avec de fausses accusations, allant jusqu’à oublier son statut d’avocate et son idéal de défenderesse des droits de l’Homme, ainsi que les principes de l’école politique à laquelle elle appartient et qui ne se recoupent jamais avec ceux des islamistes. Pour la femme ulcérée qu’elle est, elle n’en a cure du moyen utilisée aussi lâche et illégal soit-il, pour se débarrasser d’une concurrente aussi coriace que Abir Moussi. Il faut savoir qu’une femme jalouse est capable de toutes les folies, ne reculant même pas devant l’éventualité de se brûler au feu qu’elle veut attiser.

Mais là où le problème devient délicat, c’est que Samia Abbou ne représente pas seulement sa personne. Elle représente aussi son mari, son parti, voire même, tout le courant politique de gauche. En se permettant de tels écarts de morale politique, elle risque non seulement de se suicider politiquement mais aussi, d’entraîner avec elle, dans sa descente aux enfers, tout ce beau monde.

Cette crise existentielle de Samia Abbou, qui l’a poussée à comploter avec un député d’Ennahdha alors que son parti se déclare opposé aux islamistes, conjuguée à la nouvelle tendance de son époux à flirter avec Ennahdha, dans le seul objectif de se maintenir à son poste de ministre, va finir par causer beaucoup de tort à une famille politique qui a pourtant réussi à maintenir la tête hors de l’eau, malgré le naufrage et la déroute de toute la classe politique du pays.

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