Depuis le début de l’alerte au coronavirus, au mois de janvier et notamment, depuis l’apparition des premiers cas positifs en Tunisie, début mars, c’est le service de la coordination des systèmes du confinement et de la quarantaine, au sein du ministère de la santé qui a fait preuve du plus grand nombre d’insuffisances. De fait, il représente, désormais, le tendon d’Achille de tout le plan de lutte contre la pandémie.
En effet, depuis le début de l’application des décisions de la mise en quarantaine, sous toutes ses formes, il ne se passe pas une journée sans qu’il y ait un problème à ce niveau, avec des patients qui refusent de d’y soumettre, ou des locaux qui ne sont pas prêts, ou une configuration des lieux incompatible avec le principe même de la quarantaine.
Ce sont, en grande partie, ces couacs, au niveau de cette principale composante du programme, qui sont en train de faire trébucher, à chaque fois, le processus lancé par l’Etat et à saper les efforts de toute une Nation.
Dernier incident en date, celui rapporté par les personnels du circuit covid 19, travaillant à l’hôpital Abderrahman Mami de l’Ariana, qui héberge le plus grand nombre de cas et des plus compliqués.
Ces personnels travaillent, en effet, avec le système de cohortes. C’est-à-dire que les équipes de soignants assurent le travail, dans le service, avec un roulement de 12 heures sur 12. Et ce pendant une semaine, sans quitter l’hôpital. Après, ils sont mis en quarantaine dans un centre de confinement à Borj Cédria pendant une autre semaine. Un test de dépistage devant leur être effectué au cours de cette période, avant de retourner chez eux, pendant une deuxième semaine de confinement, pour reprendre par la suite, le travail.
Le problème a eu lieu pour l’équipe qui a quitté l’hôpital le 16 Avril 2020 et qui a été transportée vers le lieu de confinement habituel à Borj Cédria, vers 11h du matin. A leur arrivée, ces personnels ont eu la mauvaise surprise de trouver les locaux qui étaient occupés par leurs collègues avant eux, n’ont été ni désinfectés ni nettoyés. Après avoir poireauté durant plus de cinq heures à la réception, avec la fatigue qui les rongeait, ils se sont résignés à investir leurs quartiers qui n’avaient toujours pas été nettoyés ni désinfectés. Même le linge n’a pas été changé. La « grande surprise » les attendait le lendemain matin, quand ils apprirent que deux de leurs collègues qui occupaient ces chambres se sont révélés positifs au covid 19.
Paniqués, ces personnels ont dû quitter ces lieux contaminés pour revenir à l’hôpital, y passer la moitié de la journée avant de pouvoir regagner un nouveau centre de quarantaine. Pour y achever leur période de confinement.
En attendant, un double péril guette tout ces personnels et leurs familles. Un premier danger menace la première équipe, rentrée à domicile, avec au moins deux membres malades qui risquent de contaminer leurs familles et un autre danger qui guette les membres de la deuxième équipe qui ont passé une nuit entière dans des chambres contaminées.
Après, on viendra nous dire, qu’on est à court de personnels qui sont contaminés.
Il s’agit ici d’une double erreur que les responsables doivent avoir l’honnêteté d’assumer. D’abord, le responsable des tests de dépistage dont les résultats ne sont pas parvenus à temps, ce qui a créé le risque de contamination des familles de ces personnels, et qui a rendu toutes les précautions prises tout à fait inutiles. Ensuite, le responsable de la quarantaine qui devrait avouer ses limites et laisser la place à plus apte.
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