Dans un régime représentatif, l’opposition parlementaire est souvent définie comme l’ensemble des partis ou entités politiques qui ne forment pas la majorité parlementaire. Elle constitue un contre-pouvoir et participe à l’existence du pluralisme politique et par là même à la coexistence de plusieurs points de vue différents au sein de l’organe législatif.
Pourtant, il semble que ce concept (l’opposition) demeure toujours étranger au président du Bloc Al Karama, Seif Eddine Makhlouf. Ce dernier a publié ce dimanche 27 décembre 2020, un post dans lequel il estime que « l’amour de la Tunisie exige de rompre avec l’opposition classique et vaine, celle du Courant Démocrate, du Mouvement Echaâb et leurs alliés, le RCD dissout, Rahoui, Tebbine et Hajji ».
Le pire dans cela, c’est que par respect de la démocratie et du pluralisme, des discours choquants, violents et appelant à la haine, comme celui du député Al Karama, Mohamed Affes, sont diffusés en direct sur les chaînes télévisés et leurs titulaires bénéficient même de l’immunité parlementaire, au nom de la démocratie et du pluralisme.
En contrepartie, lorsque quelqu’un s’oppose aux décisions des partis au pouvoir, ces derniers se dépêchent d’utiliser la manière forte pour le faire taire. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, le président du bloc Ennahdha, Imed Khmiri a déclaré que son parti envisageait sérieusement de modifier l’article 141 du règlement intérieur de l’ARP afin d’éviter la présentation de motions de censure, semblables à celle proposée par Abir Moussi, dans le but de condamner le blanchiment du terrorisme.
La question qui reste à poser est: comment le président d’Al Karama va-t-il s’y prendre pour éradiquer cette opposition qui semble tant le déranger ? Va-t-il le faire, à l’aide des autres partis au pouvoir en manipulant l’esprit des lois où le fera-t-il à la façon des ligues de protection de la révolution ?
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