On se demande, bien, ce qui a pris le Cheikh Rached Ghannouchi, le président du parti Islamiste d’Ennahdha, pour qu’il sorte une réplique qui n’a rien à voir avec son intelligence, ni avec ce qu’il prétend avoir comme grande connaissance en la chose politique.
Il a, en effet, déploré, hier que les tunisiens aient perdu, ce 25 juillet, l’occasion de faire tomber le putsch, à la manière des turcs.
Ce qui est bizarre, c’est qu’on dirait qu’il attendait des tunisiens à ce qu’ils votent « non » pour le projet de constitution de Kaïs Saïed, alors que tout le monde sait qu’il a été parmi les premiers à appeler au boycott de ce référendum, laissant, ainsi le champ libre aux partisans de Saïed, pour obtenir un score colossal avec leur « oui », dépassant les 90%. Donc on voit mal comment il aurait pu s’attendre à ce que les tunisiens votent non, alors qu’il les appelait depuis le début à ne pas aller voter. Donc, sa réplique n’avait aucun sens, puisqu’il n’y avait, aucun suspense pour les résultats du référendum.
Par ailleurs, Ghannouchi doit le savoir mieux que quiconque. Les islamistes turcs n’ont pas fait tomber le putsch par les urnes, mais bien par la rue, quand ils se sont opposés à l’armée, qui était, faut-il le rappeler assez complaisante, puisque très probablement purgée depuis longtemps par Erdogan.
Donc, on ne voit, vraiment, pas comment les tunisiens pouvaient copier le modèle turc en allant voter le 25 juillet.
Et si on s’en tient aux paroles du Cheikh, on serait tenté de penser qu’il déplore, plutôt, que les tunisiens n’aient pas fait tête à l’armée, qui compte comme le principal allié de Kaïs Saïed. Et si on ajoute à cela l’histoire su 25 juillet, on ne saurait s’empêcher de penser qu’il aurait aimé que les tunisiens descendent dans les rues, pour en découdre avec l’armée qui était, ce jour-là, amoindrie par le déploiement dans les milliers de bureaux de vote et dont les moyens logistiques ont été engagés dans l’opération du référendum.
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