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Tunisie – Sfax : Cri de détresse des soignants : Qu’attendent-ils pour confiner la région ?

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Des médecins ont contacté, ce samedi, la rédaction de Tunisienumérique, dans l’espoir de faire parvenir leurs voix, se sentant incapables de le faire par les canaux normaux de communication avec leurs administrations et leur ministère de tutelle.

Ces médecins ont voulu lancer un cri de détresse. Ils se disent au bout du rouleau. Le personnel soignant est très éprouvé et au bord de la rupture, à ce qu’ils disent. Certains d’entre eux affirment recevoir plus de 100 appels par jour, pour des cas de la Covid.

Les services de soins sont saturés. Plus un seul lit d’oxygène, pour ne pas parler de ceux de réanimation, n’est disponible pour la prise en charge des nouveaux malades qui continuent à affluer en grand nombre dans les structures de soins. Cette saturation touche aussi les cliniques privées de la région.

Par ailleurs, les ressources en oxygène commencent à faire défaut et les médecins ont peur de devoir partager à moitié dose, l’oxygène disponible sur plusieurs malades, ce qui revient à les mettre tous, en péril.

Les médecins redoutent le pire, devant des courbes statistiques qui affichent, désespérément, une fâcheuse tendance à la hausse. Ce qui laisse craindre que le pire soit encore devant eux.

Il y a aussi un autre détail qui les affole: celui de voir des malades de plus en plus graves, nécessitant des hospitalisations d’emblée en service de réanimation. Comme ils sont en train de constater que l’évolution des états de leurs patients devient aléatoire et n’obéit plus à aucune règle. Ce qui complique leur prise en charge et rend leur évolution imprévisible.

Les médecins de la région de Sfax affirment, par ailleurs, que les moyens matériels viennent à manquer et que l’argent est le nerf de cette guerre. Car, il faudrait avoir les moyens, soit de prendre en charge tous les malades de façon précoce, soit de pouvoir en prendre beaucoup plus en réanimation. Ce qui n’est, pour l’instant, pas le cas.

Ces professionnels s’étonnent de l’indifférence et de la nonchalance de l’Etat face à cette situation plus que critique et se joignent aux composantes de la société civile et à la population, pour revendiquer un confinement général de la région. Seul moyen, à leurs yeux de freiner cette escalade et de baisser la pression sur les soignants. Ils exigent un traitement particulier à leur région qui souffre et suffoque, car ils présument que l’Etat adapte ses stratégies en référence à la situation de Tunis, très différente de celle catastrophique de Sfax.

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Publié par
LM