Economie

Tunisie : « Sit-in » El Kamour 1, gouvernement Mechichi 0…

Tunisie : « Sit-in » El Kamour 1, gouvernement Mechichi 0…

Devant sa première épreuve pour mettre fin au chaos engendré par les « sit-in » et les « protestations » bloquant les sites de productions vitaux tels que le phosphate et les hydrocarbures, le gouvernement Mechichi a essuyé son premier échec.

En fait, hier, mercredi 23 septembre 2020, le chef du gouvernement a présidé un conseil ministériel restreint dédié au gouvernorat de Tataouine.

Une série de décisions a découlé de ce conseil. L’une des plus importantes est relative au recrutement de 500 chômeurs dans la société de l’environnement, de plantation et de jardinage à Tataouine.

Il s’agit tout court de planques pour “sitinneurs” et de centaines d’emplois fictifs dans une « société » subventionnée par l’argent des contribuables créée juste pour distribuer des « salaires » à des gens qui ne travaillent pas ou qui  occupent d’autres emplois ailleurs et bénéficient d’une rente secondaire.

La présidence du gouvernement s’est donc pliée devant l’une des demandes « phares » des « sitnneurs » de la délégation d’El Kamour, située dans le gouvernorat de Tataouine, qui auraient fermé la station de pompage d’hydrocarbures depuis juillet dernier en signe de protestation contre la non-application d’un accord signé en juin 2017 soutenu par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

L’accord prévoit, entre autres, le financement de la caisse de développement et d’investissement à hauteur de 80 millions de dinars par an, de « l’emploi » de 1500 personnes dans les sociétés pétrolières et l’affectation de 3000 personnes, selon un échéancier à trois étapes, à la Société Tunisienne pour l’Environnement.

Rappelons que le sit-in d’El Kamour qui se présentait comme mouvement « révolutionnaire » loin de toutes interférence politique et qui revendiquait, entre autres, la « part » de la région des richesses naturelles et des emplois dans les sociétés pétrolières installées à Tataouine, s’est contenté finalement de l’offre gouvernementale mentionnée plus haut.

A la première épreuve, le gouvernement Mechichi plie face à des revendications politiques déguisées en protestation sociale, en l’occurrence le sit-in El Kamour. De telles protestations politiques à peine voilées ont contribué depuis 2011 à la destruction de l’économie du pays et des institutions productives stratégiques et font perdre à l’État d’importantes recettes.

Une telle position du gouvernement révèle décidément l’impuissance et le laxisme vis-à-vis des mouvements déstabilisateurs et consacre l’injustice régionale et sociale.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut