Le ministre de l’éducation, Fathi Sellaouti, a annoncé, hier, samedi, à partir de Djerba, que tout cadre du ministère de l’éducation, qui est accusé de harcèlement sexuel à l’égard des élèves, est, immédiatement, limogé. Il a insisté que même au tout début de l’enquête, et au stade de simple accusation et présomption de culpabilité, l’enseignant ou le cadre en question est immédiatement limogé, par égard aux sentiments des élèves supposés victimes et de leurs parents.
Sellaouti a ajouté que sur la base du principe d’intransigeance du ministère sur ce sujet, des dizaines de cadres de l’éducation des différents corps, ont été limogés.
Si c’est bien beau de protéger et de défendre les élèves et l’enfance en général des dépassements et des abus, le ministre devrait savoir qu’avec une telle déclaration, il va ouvrir la porte largement aux délations de tous types et aux fausses accusations. Car il ne devrait pas perdre de la tête que tous les élèves ne sont pas aussi angéliques qu’il le pense, et il devrait se rappeler que pour une banale histoire de mauvaise note à un devoir, certains élèves n’ont pas hésité à tenter d’assassiner leur enseignant. Donc, si, lui, leur donne l’occasion de se venger de ce professeur, et, en bonus, de lui briser la vie, il va falloir s’attendre au pire. Et il devra, aussi, commencer à chercher les centaines d’intérimaires qu’il devra recruter en toute urgence pour remplacer les enseignants que la vague d’accusations suscitée par ces déclarations irresponsables va générer.
Le ministre devrait, pourtant avoir atteint l’âge et le niveau d’éducation, pour savoir qu’un accusé est présumé innocent jusqu’à preuve irréfutable de son inculpation. Et ce, quel que soit le crime et sa nature !
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