La production commerciale du phosphate dans la région de Gafsa a diminué au cours de l’année 2020 de 44%, par rapport au volume de production que la Compagnie des Phosphates à Gafsa (CPG) attendait avec impatience tout au long de l’année, en raison des fréquentes agitations et sit-in dans la région, notamment dans les zones de production.
Le Directeur du Centre de Production de l’entreprise, Khaled Ouerghi a déclaré aujourd’hui, samedi 09 janvier 2021, que la production de l’année 2020 s’élevait à 3 millions et 144 mille tonnes pour un objectif visant à atteindre 3,5 millions tonnes, ajoutant que cette production se situe dans les limites de la cadence de production de la CPG depuis une dizaine d’années. Au cours desquelles, la production commerciale de phosphate a baissé aux limites de 3,2 millions tonnes par an, contre 8 millions de tonnes en 2010.
Le responsable a indiqué que la production de décembre 2020, qui ne dépassait pas 35 mille tonnes, est la pire depuis 2011, étant donné que toutes les unités de production dans les délégations de Metlaoui, Mdhilla, Redeyef et Om Laarayes ont cessé leur activité.
Depuis plus d’un mois, l’arrêt de l’activité de l’ensemble des 11 unités de production de phosphate, ainsi que le processus d’extraction de phosphate dans toutes les carrières. Elle se poursuit et se traduit par l’arrêt des opérations commerciales de phosphate et sa commercialisation auprès des fabricants d’engrais chimiques, à savoir le Groupe Chimique Tunisien et la Société Tuniso-indienne des Engrais.
Selon Ouerghi, outre les protestations et sit-in des demandeurs d’emploi, qui perturbent souvent le secteur des phosphates miniers, une grève entamée, il y a quelques semaines, par les agents de la CPG pour exiger la modification du statut de l’entreprise et d’autres revendications professionnelles, a engendré des répercussions négatives sur la production pendant les derniers mois de 2020.
Les chiffres réalisés par la société en 2020, concernant l’approvisionnement de ses clients en phosphate commercial n’étaient pas meilleurs que le chiffre de la production, du moins par rapport à 2019.
Selon le responsable, au cours de l’année écoulée, l’entreprise n’a expédié que 2 millions et 320 mille tonnes aux usines du Groupe Chimiques et à la Société Tuniso-indienne des Engrais, contre 3.2 tonnes en 2019.
Il a ajouté que les besoins des clients de l’entreprise, fabricants d’engrais chimiques, varient entre 5.5 et 6.5 millions de tonnes de phosphate commercial.
Il a attribué la grande pénurie des quantités de phosphates censées être expédiées à plusieurs raisons, dont la plus importante est le blocage des voies de transport des phosphates, que ce soit terrestre ou ferroviaire par les manifestants, en plus d’une baisse significative de la fréquence des trains dédiés au transport des phosphates.
Expliquant qu’avant 2011, la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) sécurisait au moins 12 trains quotidiens chargés en phosphates en direction des gouvernorats de Gabès et de Sfax où se situent les unités de fabrication d’engrais, alors que cela fait dix ans, qu’elle ne fournissait que 4 trains par jour.
Le secteur des phosphates à Gafsa souffre, en effet, depuis 2011 d’une baisse remarquable des indicateurs de production et de commercialisation, notamment en raison des agitations sociales et des protestations des demandeurs d’emploi dans la région.
Selon les données de la Direction de la Communication de l’entreprise, cette baisse des indicateurs de production et de ventes s’est traduite par une accumulation des pertes financières subies par l’entreprise au cours de la période 2011-2019 qui se sont élevées à 603 millions de dinars.
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