Un réveil, pour le moins, brutal, que celui qui a secoué, ce mercredi, le président de la République, Kaïs Saïed lors de sa visite à Ben Guerdene.
En effet, et en marge de sa visite à Djerba, pour assister à l’ouverture de la foire de l’aviation, Kaïs Saïed a fait un crochet par Ben Guerdène, pour commémorer, avec quelques jours d’avance, la bataille qui a opposé dans la ville, les forces de l’ordre et les citoyens, aux terroristes de Daech infiltrés depuis la Libye voisine.
Après avoir récité la Fatiha à la mémoire des martyrs de cette bataille, Kaïs Saïed a prononcé un discours qui a été une véritable désillusion pour les citoyens de la ville, et notamment, pour les familles des martyrs.
Ce fut, probablement, aussi, une désillusion, et un dur retour à la réalité, pour Kaïs Saïed, lui-même, qui a eu, pour une fois, la vraie version de ce que veut le peuple, le vrai, celui qui trime et se tue au travail pour nourrir les siens et pour défendre son pays.
Kaïs Saïed qui est venu à Ben Guerdene pour promettre la mise en application de sa théorie du pouvoir basé sur une pyramide inversée, s’est rendu compte que ce n’était pas çà que voulait le peuple, et il a vu son slogan de campagne « le peuple veut », pulvérisé et anéanti, car il s’est rendu compte de la réalité de ce que veut le peuple.
En effet, le discours de Saïed à Ben Guerdene a suscité une désillusion et une grande colère parmi les citoyens de Ben Guerdene qui lui ont fait comprendre que ce qu’ils voulaient ce n’est point le pouvoir inversé, ou les conseils régionaux, et encore moins, sa philosophie de la pratique du pouvoir. Le peuple a, véhément, crié à Kaïs Saïed que ses aspirations sont plus terre à terre que cette profonde philosophie, ils voulaient leur droit au travail, à la dignité et au développement.
Les riverains étaient d’autant plus en colère, que toutes les promesses qui leur avaient été faites depuis quatre ans sont restées lettres mortes.
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