Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfekh s’est adressé, cet après midi, aux tunisiens, dans une brève allocution télédiffusée, au cours de laquelle il a tenu à les féliciter pour les efforts et sacrifices consentis durant les deux derniers mois, alors que le pays affrontait une crise sans précédant.
La pandémie du Covid, a-t-il rappelé, a envahi le monde, atteint près de cinq millions de personnes et occasionné plus de 300 000 victimes. Il a fait remarquer que la pandémie a fait s’écrouler les systèmes de santé de plusieurs pays développés et a fait entrer l’économie du monde entier dans une récession dont on ne connait pas encore l’étendue. Le propre de cette pandémie a rappelé Fakhfekh, c’est qu’elle a frappé tous les pays du monde, en même temps, ce qui a fait que chaque gouvernement devait essayer de s’en sortir en comptant sur ses propres moyens, ne pouvant espérer de l’aide de personne.
Le gouvernement tunisien qui venait d’être installé depuis moins d’une semaine a su faire face, sans perte de temps, en adoptant une approche d’anticipation, avec la mise en place d’un plan de riposte qui s’est largement basé sur le sens de responsabilité du peuple. Il a ajouté que le gouvernement a su préserver la santé du citoyen, tout en lui fournissant l’aide nécessaire pour qu’il puisse dépasser la crise. Il a précisé que cette crise a permis au gouvernement de reconquérir la confiance du peuple.
Fakhfekh s’est félicité que cette approche ait réussi et que la Tunisie ait pu s’en sortir avec, à peine, 1000 cas et 47 décès. Mais, surtout, a-t-il relevé, le système de santé a tenu et la Tunisie a pu découvrir les grades compétences dont elle regorge. Il a expliqué que la Tunisie a pu s’en sortir grâce à la coopération de tous : l’Etat, la société civile, ainsi que le peuple. Il a ajouté que l’union sacrée et la collaboration entre le peuple et son gouvernement ont permis de dépasser la crise et de faire taire tous les détracteurs et les pêcheurs en eaux troubles.
Fakhfekh a annoncé que la deuxième phase du confinement ciblé commencera juste après l’Aïd et a appelé les tunisiens à rester vigilants et à respecter scrupuleusement les consignes de prévention. Il a ajouté que le grand dilemme qui se pose, maintenant, est celui de trouver le juste équilibre entre le respect des mesures de prévention et la reprise d’une vie sociale et économique normale.
Il a fait remarquer que l’épidémie a mis à nu la fragilité du pays, la pauvreté des gens et l’état lamentable du service public. Il a appelé les tunisiens à maintenir ce même esprit de combativité pour poursuivre la prise en charge de tous ces problèmes.
Il a rappelé que le monde va changer après l’épidémie et que la Tunisie doit saisir l’occasion pour se positionner et résoudre ses problèmes, comme elle doit continuer l’effort et les sacrifices pour pouvoir corriger tous ses handicaps. Il a annoncé que c’était possible et que les réformes ont commencé pendant la dernière phase de la crise du Covid, avec la mise en place de nombreux textes législatifs.
Fakhfakh a annoncé qu’après la phase de l’opposition à la crise, le gouvernement a réexaminé le projet de loi de finances pour 2020 et lancé un plan de restriction budgétaire pour pouvoir s’en sortir.
Il a annoncé que la crise va affecter l’économie tunisienne avec près de sept point supplémentaires de déficit. De ce fait, a-t-il ajouté, l’Etat ne va plus poursuivre dans la voie du surendettement, mais compter sur ses propres ressources.
Le projet de reprise économique aura sept priorités : Renforcer la souveraineté de l’Etat et la sécurité. Préserver le tissu industriel, notamment les PME. Se concentrer sur le repêchage des secteurs les plus touchés par la crise. Réduire la bureaucratie et digitaliser l’administration. Préserver les emplois et combattre les mécanismes d’emploi fragiles. Résoudre les problèmes qui ont empêché la réalisation des grands projets et la reprise de la production du bassin minier et des champs pétroliers. La lutte contre la corruption et l’impunité.
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