Tunisie – VIDEO : Jemli peine à convaincre et se met au chantage

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Le chef du gouvernement chargé, Habib Jemli a tenté, hier soir, une dernière manœuvre, dans le but de convaincre les députés de voter la confiance en sa faveur. A voir sa façon de parler et le ton de sa voix, la partie n’avait pas l’air d’être gagnée, malgré ses déclarations plus qu’optimistes. Habib Jemli est apparu crispé, les traits tirés et avait une voix tremblante et hésitante. Il était évident qu’il était inquiet de l’évolution des choses, en rapport, surtout, avec le vote de demain, qui parait pour lui plus que crucial. A croire que çà constitue une question de vie ou de mort.

L’air tendu et angoissé, Jemli a adressé un message aux députés, pour demander leur confiance. Afin d’y arriver, il n’a pas trouvé mieux  que de recourir au chantage. Décidément, çà a tout l’air de devenir le langage préféré de l’étape actuelle.

Jemli a commencé son intervention en vantant les mérites de son équipe. Des mérites qu’il est, apparemment, le seul à déceler chez ses ministres. Il affirme avoir une totale confiance en ses choix et en les compétences et l’intégrité de ses ministres. Il en est arrivé à mettre en doute tout ce qui a été dit les concernant, notamment en rapport avec les suspicions de malversations et l’appartenance partisane. Il a poussé l’audace jusqu’à défier les détracteurs de ses ministres de lui apporter les preuves de ce qu’ils disent.

Il a continué à demander aux députés de lui accorder leur confiance, assurant qu’il était prêt à revoir certains noms et à opérer quelques remaniements sur sa liste, si jamais il découvrait des réserves de quelque nature que ce soit concernant certains d’entre eux.

Pour persuader les députés, Jemli n’a pas hésité à passer au chantage, les mettant devant leurs responsabilités, leur demandant de mettre l’intérêt de la Nation avant toute autre considération, assurant que le pays ne pouvait plus attendre, qu’il devait avoir un  gouvernement le plus tôt possible et qu’on n’avait plus le temps pour tergiverser ni pour passer à un autre choix ou un autre gouvernement. En fait Il a, carrément, fait porter aux députés la responsabilité du retard qu’il a causé, lui-même.

Il a tellement joué sur les délais et le retard accumulé, ainsi que sur les impératifs et les périls intérieurs et extérieurs qui guettent le pays, qu’on en arrive à se demander si tout les atermoiements ne rentrent pas dans le cadre d’une stratégie volontaire pour faire passer en force son gouvernement, en mettant tout le monde devant le fait accompli et en ne laissant aucune alternative à ses choix ou à ceux de ses mandataires.

En guise de programme, il n’en a donné aucun et s’est contenté de lancer de vagues slogans et de vanter le sens du patriotisme des représentants du peuple, leur promettant de tout faire pour satisfaire leurs attentes et d’être à leur écoute. Une façon détournée de leur promettre de veiller à satisfaire leurs désirs.

Le problème c’est qu’en diffusant cette vidéo, Jemli ne s’est pas rendu compte qu’il donnait, à l’occasion, le coup de grâce à son projet et à son équipe. Puisqu’il a confirmé qu’il n’était pas l’homme de l’étape, car celui qui n’a pas su former un gouvernement pendant un mois, ni pendant deux mois, ne pourrait prétendre gérer les affaires de l’Etat, surtout dans la conjoncture actuelle.

Sans compter qu’il a fait la preuve de l’échec inévitable de son gouvernement, car il a montré qu’avec si peu de soutien et même s’il arrivait à faire passer son équipe, il n’y avait aucune chance à ce qu’il puisse travailler et faire passer ses projets et ses lois. Car s’il peine à récolter 109 voix, on peut imaginer ce qu’il en sera quand il va falloir en obtenir 140, pour faire passer la moindre loi organique !

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