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La Tunisie en tête de liste des pays les plus opaques, en matière fiscale et financière

La Tunisie en tête de liste des pays les plus opaques, en matière fiscale et financière

Selon un rapport, publié récemment par l’ONG « Global Alliance For Tax Justice » et intitulé “L’état de la justice fiscale 2020 : la justice fiscale à l’époque du COVID-19“, les pertes annuelles des revenus fiscaux en Tunisie sont estimées à plus de 296 millions de dollars, soit l’équivalent de 805 millions de dinars.

Ces pertes sont imputables, essentiellement, d’après le rapport, aux fausses déclarations (plus de 257 millions de dollars par an), mais aussi à l’évasion fiscale à l’étranger (38 millions de dollars). Le manque à gagner en ressources fiscales en Tunisie représente, ainsi et à titre indicatif, 18.3% des dépenses publiques de santé.

Le rapport indique aussi que les fortunes off-shore détenues par des Tunisiens à l’étranger sont estimées à 2.2 milliards de dollars (6 milliards de dinars) représentant 4.7% du PIB de la Tunisie dont le système fiscal et financier tunisien est au 78ème rang sur 133 pays des juridictions les plus opaques dans le monde.

Sous cet angle et en juin dernier, l’ONG Oxfam a publié un rapport qui a présenté les particularités du système fiscal tunisien et son impact sur l’évolution des ressources et des dépenses budgétaires de l’Etat en Tunisie.

D’après le rapport, le coronavirus a révélé plusieurs défaillances résultant de la régression du rôle de l’Etat dans certains secteurs essentiels tels que la santé et l’éducation, couplé à un régime fiscal souffrant de plusieurs maux.

L’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) a attiré, à son tour l’attention, fin 2019, dans une note qu’il a élaborée, sur la propagation rampante du fléau des flux financiers illicites (FFI) relatives au commerce extérieur en Tunisie.

La note de l’OTE indique que la Tunisie arrive de loin en tête des pays arabes en termes de flux financiers illicites qui représentent 16.2 % de son commerce extérieur hors produits pétroliers en cumulé, entre 2008 et 2015.

La lutte contre les flux financiers illicites, particulièrement les fausses facturations du commerce extérieur, permettraient ainsi à la Tunisie, selon plusieurs ONG, de réduire sa dépendance aux prêts extérieurs et leurs conditionnalités.

Le classement de la Tunisie en tête de pays en terme de flux financiers illicites n’inquiète certainement pas la classe politique post 2011, pour des raisons désormais connues de tous.

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