Tout allait « normalement », comme d’habitude, à La Marsa, ce samedi matin. On avait de la peine à croire que la région était en confinement général. Les gens circulaient normalement, faisaient leurs courses. Les commerçants ambulants étaient stationnés partout sur les bords des routes et sur les trottoirs des artères de la ville. Les voitures circulaient de façon strictement normale. Les gens étaient attablés aux terrasses de leurs cafés habituel, quand, soudain, vers midi, la cavalerie déboula dans la ville. Un convoi de plusieurs voitures de police, ainsi qu’une dizaine de motos.
Ces messieurs de la police se sont, directement, rendus à la plage. Et ils ont eu, juste le temps de garer leurs bolides, et de renvoyer les baigneurs de la plage, que l’autre convoi, celui du gouverneur de Tunis, déboula sur la plage.
A l’attendre, il y avait le délégué de La Marsa, qui a tenu à lui montrer la plage immaculée, complètement déserte, lui faisant comprendre que c’était son œuvre. Mais, il a, par ailleurs, oublié, de lui dire que pas plus tard que la veille, le maire de La Marsa a communiqué aux riverains que la plage leur était permise, malgré le bouclage des accès à la ville. Comme il a, certainement, omis de lui dire qu’à deux rues de là, les habitants menaient une vie des plus normales.
Des détails qui ne pouvaient, certainement, pas échapper au gouverneur, puisque tout le monde était au courant de ce qui se passait. Mais qu’à cela ne tienne. Le gouverneur n’est, apparemment, pas venu pour faire appliquer les mesures du confinement. Il était juste venu accompagné de son service de presse, pour pouvoir poser et faire poster des photos de lui, « sur le terrain », devant une plage déserte. Pour mettre l’accent sur le miracle qu’il a réussi à accomplir, par comparaison aux images choquantes de la même plage, le weekend dernier.
Et puis, sur un autre plan, plus personne ne comprend où veut en venir le gouverneur de Tunis, avec ses décisions, et ses contre-décisions. Un jour il annonce une décision, le lendemain, il y renonce, probablement pour faire plaisir à certains, et le surlendemain, il revient à sa décision première, mais en faisant en sorte de la faire appliquer par ses subordonnés, en l’occurrence, le délégué de La Marsa, pour ce cas !
Le jour où les responsables feront leur travail, pour faire leur travail, et non point pour plaire à certaines parties… Ce jour là, on pourrait dire que la Tunisie a des chances de s’en sortir !
Source média: MosaïqueFM
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