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Tunisie – VIDEO : Les chiffres d’Abdellatif Makki qui sèment le trouble

Depuis le début de la crise consécutive à la pandémie du covid-19, le tunisien a intégré les rangs et suivi, le plus spontanément possible, le mouvement général. Il s’est conformé aux directives et règles prescrites par les autorités, dans le cadre de la prévention, puis de la lutte contre l’extension de cette maladie, dans le pays. Il faut dire qu’il avait la peur aux tripes, tellement on lui a distillé des atrocités à propos de cette maladie. Le tunisien s’est même surpris à demander encore plus que les restrictions décidées par le gouvernement. Il en était venu à exiger plus de restrictions ainsi que des sanctions exemplaires à l’encontre de ceux qui refusent de rejoindre les rangs.

Mais, à la longue, le tunisien a commencé à douter et à revoir son adhésion aveugle à ce programme. Il veut, désormais, comprendre… Avoir des réponses à ses questions… Surtout que les choses sont allées bien trop loin à son goût. Evidemment, quand on le réduit entre quatre murs, pour des semaines et des semaines, quand on ruine ses affaires, quand on l’affame, quand on l’empêche de se débrouiller pour nourrir les siens, le tunisien a tendance à devenir sceptique.

Il devient d’autant plus sceptique que les propos, par trop alarmistes, des responsables du ministère de la Santé, Abdellatif Makki à leur tête, sont en complète contradiction avec les chiffres de l’évolution de l’épidémie dans nos murs.

Ce qui fait que, maintenant, le tunisien est devenu hermétique aux avertissements et autres messages alarmistes des autorités… Il n’y a qu’à aller faire un tour dans les quartiers populaires et ailleurs, pour voir à quel point le tunisien en a marre de se conformer aux règles du confinement qui commence à devenir trop long, trop pesant.

Il devient, donc, urgent pour les autorités de regagner la confiance des citoyens, s’ils veulent vraiment les rallier à leur combat. Surtout, si ce combat est nécessaire à mener de la manière avec laquelle ils l’exigent. Pour regagner cette confiance mise à mal par les chiffres avancés qui ne s’accordent pas avec ceux réels de l’épidémie, il va falloir expliquer aux tunisiens le pourquoi des chiffres brandis comme des menaces, et des avertissements qu’il entend à longueur de journée, au point qu’ils ont perdu tout sens pour lui.

Parmi les derniers chiffres, que le tunisien aimerait comprendre il y a celui avancé par le ministre de la Santé, hier, sur la chaîne TV Al Jazeera, quand il a affirmé que si les statistiques montrent à n’importe quel moment cinq nouveaux cas groupés, on allait immédiatement  revenir au confinement global, avec toutes ses contraintes. Surtout qu’il n’a pas su convaincre quand il a répondu au journaliste qui l’interviewait, à propos du bien fondé de ce chiffre et pourquoi, cinq, précisément ? Il semble que ce soit une équipe d’experts en santé et en épidémiologie qui a établi ce chiffre. Dans ce cas, il serait judicieux de publier leurs recommandations et les études sur lesquelles ils se sont basés, pour que le tunisien soit convaincu de la nécessité absolue de prendre au sérieux ces avertissements.

Du moment qu’on parle d’études scientifiques et de publications, il y a deux autres chiffres que le tunisien serait curieux de comprendre. Il s’agit des 25.000 contaminations et des 1000 décès supplémentaires que la stratégie du gouvernement nous a épargnés. Pour saisir l’exploit du gouvernement à sa juste valeur, le tunisien aimerait d’abord, qu’on lui explique pourquoi ces deux chiffres précisément et pas, par exemple, 27.000 et 900, ou n’importe quels autres chiffres et sur la base de quelle étude scientifique ils ont été estimés.

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