Société

Tunisie – Voilà pourquoi nos médecins désertent nos hôpitaux fantômes !

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Les médecins tunisiens, surtout les nouveaux diplômés, sont en train de quitter le pays par centaines chaque année. Ils s’en vont sous d’autres cieux, où ils pourront vivre décemment, en avoir pour leur travail, et, surtout, pourvoir exercer pleinement leur art, dans des établissements où toutes les conditions et toutes les possibilités matérielles sont mises à leur disposition. Et c’est tant mieux pour eux.

Car en Tunisie l’hôpital public est malade, plus que les patients qu’il prétend traiter. Il manque de tout. Certains services ne disposent ni de médicaments, ni d’instruments ni d’aucun moyen de travail. Les hôpitaux sont en faillite, les médecins qui y sont, déjà très mal payés par rapport à leurs confrères à l’étranger, sont obligés de se démener avec zéro moyens pour aider comme ils le peuvent, des malades qu’ils n’arrivent pas à guérir. Et, en plus, ces médecins se font tabasser à longueur de journée par les familles des malades, et, chose nouvelle, par le personnel paramédical qui travaille avec eux.

Et les responsables du département, le ministre de la santé à leur tête, ne semblent pas s’en émouvoir le moins du monde. Et ils ont l’audace de se demander, ou de se plaindre que les jeunes médecins veulent, tous, quitter le pays !

Et, entre temps, personne ne veut s’attaquer au fond du problème, à l’origine du mal. Personne n’a le courage de dire la vérité concernant les problèmes des hôpitaux et du secteur de la santé. Et pour se dérober à leur responsabilité, ils prétendent que cet état est le résultat de six décennies de mauvaise gestion. Ce qui n’est nullement vrai, puisqu’il y a quelques années, encore, les hôpitaux publics étaient le secteur de référence en santé, et on venait de partout dans l’Afrique et d’ailleurs, pour s’y faire soigner, ou pour y apprendre le métier de soignant.

Le vrai problème, et la faillite des hôpitaux a commencé après la sacrée révolution, quand des repris de justice se sont emparés des réserves des caisses sociales, pour se payer des retraites non méritées, au nom d’une soi-disant, régularisation de carrière. Ce qui fait que les caisses, mises à sac sont, depuis, dans l’incapacité de payer leur dû à la CNAM, laquelle ne paye plus les hôpitaux, ni la pharmacie centrale.

Donc, trêve de tourner autour du pot ! Si Kaïs Saïed a, vraiment, la volonté de combattre ceux qui ont volé les tunisiens, il devra s’intéresser à ce problème de vol des caisses sociales, et mettre tous ceux qui ont volé aux tunisiens leur droit à la santé, sous les verrous.

En attendant de récupérer nos hôpitaux d’antan, laissons les jeunes médecins aller ailleurs, voir s’il n’y fait pas bon vivre !

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Publié par
Saber .