La Tunisie cherche le soutien du Fonds mondial pour la nature WWF afin d’améliorer la situation de la bande côtière affectée par la dégradation de l’environnement, due notamment à l’invasion des déchets plastiques et à la pêche abusive, ce qui a provoqué l’épuisement des ressources marines.
La Tunisie a sollicité l’expertise technique du Fonds mondial pour la nature WWF pour obtenir un soutien matériel et logistique et pour aider à réaliser des études qui permettent de construire une économie locale bleue dans les villes côtières où se concentre 75% de la population tunisienne.
La bande côtière tunisienne, qui s’étend sur plus d’un millier de kilomètres sur la mer Méditerranée, a été affectée par les changements climatiques en plus de la pression économique et urbaine que le pays a connue au cours des dernières décennies.
Récemment, les autorités tunisiennes ont signé un accord avec le Fonds mondial pour la nature WWF afin de mener des campagnes de sensibilisation, des études et des initiatives qui aident à créer des activités économiques et des opportunités d’emploi à proximité des côtes sans causer de dommages à l’espace maritime.
Jamel Jrijer, directeur du bureau WWF Afrique du Nord, a déclaré dans un communiqué de presse que la pollution plastique a atteint une moyenne de 7 kilogrammes par kilomètre et que 70% des ressources marines ont été épuisées.
Selon les statistiques de l’Agence gouvernementale de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL), les zones côtières en Tunisie sont confrontées aux risques d’érosion marine, qui ont affecté environ 280 km de plages, dont environ 55 km ont connu une forte baisse du niveau des bords de mer, avec la détérioration de nombreuses dunes adjacentes aux plages.
Des militants dans le domaine de la protection de l’environnement ont déclaré que la pollution plastique est sur le point de détruire la côte tunisienne et pourrait provoquer une désertification de la mer, qui affecte les moyens de subsistance de milliers de petits marins. Ils ont souligné que la pêche maritime fournit environ 50000 emplois directs, dont environ les deux tiers sont des pêcheurs côtiers et artisanaux.
La côte tunisienne se distingue par sa diversité, car la façade nord surplombe les eaux profondes, tandis que les plages de sable couvrent la façade orientale et attirent la plupart des activités touristiques et récréatives, avec des zones industrielles et des ports commerciaux majeurs centrés autour d’elle.
La dégradation des systèmes écologiques n’a jamais été aussi grave ces derniers temps face à un mutisme total du ministre de l’Environnement Leila Chikhaoui qui n’a cessé d’ailleurs de rappeler comme ses prédécesseurs depuis de sa nomination, son engagement pour la préservation de l’environnement et la mise en place de programmes relatifs à la dépollution industrielle, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, et la réduction des gaz à effets de serre.
Toutes les promesses en question n’ont pas été tenues et ne le seront jamais. Pire, la situation de l’environnement dans toutes les villes et zones du pays devient insoutenable au vu surtout de l’incompétence avérée pour gérer la multitude des problèmes environnementaux dont principalement la saturation des déchetteries.
Le ministère de l’environnement a échoué notoirement dans quatre dossiers fondamentaux :
A titre indicatif, des chiffres publiés dans rapport du Fonds Mondial pour la nature (World Wildlife Fund / WWF) paru en juin 2019 montrent que 20% des 300 mille tonnes de plastique en tous genres produites chaque année en Tunisie sont rejetées dans la Nature…
Le rapport reproche à la Tunisie que les autorités ne disposent d’aucune politique de gestion des déchets.
Il est à signaler que dans la note d’orientation 2016-2020, le coût de la dégradation de l’environnement en Tunisie est estimé à 2,7 % du PIB. La Constitution garantit dans son article 45 « le droit à un environnement sain et équilibré et la participation à la protection de l’environnement ». Il incombe à l’État, selon la BAD, de fournir les moyens de lutter contre la pollution.
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