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UA : Rabat et Alger bataillent pour des postes clés, un poids lourd débarque, le président Tebboune…

UA : Rabat et Alger bataillent pour des postes clés, un poids lourd débarque, le président Tebboune…

Le Maroc et l’Algérie sont l’attraction de l’élection des responsables au sein de l’Union africaine (UA), des postes très en vue et très convoités, avec à la clé un surcroît d’influence et de rayonnement diplomatique. Et la diplomatie c’est aussi des marchés, des contrats, bref de l’argent. Le combat entre Alger et Rabat sera épique ce week-end, comme à chaque fois que les deux voisins se frottent, même sur le terrain sportif. Les membres de l’UA se réunissent ce vendredi 14 février à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour élire les dirigeants des instances. Il y a des étincelles dans l’air…

Mercredi 12 février les deux parties se sont neutralisées. L’Algérie lorgnait un poste au Conseil de Paix et de sécurité, organe phare de l’UA, un fauteuil occupé par le Maroc depuis 3 ans. Rabat a bataillé énergiquement pour le garder, Alger également pour l’arracher. La lutte, dans les coulisses, a été tellement âpre qu’on n’a pas pu les départager. Aucun des deux belligérant n’a réussi à décrocher la majorité aux deux tiers, l’élection a donc été reportée, le poste réservé à l’Afrique du Nord reste vacant.

Une autre confrontation en vue pour le poste stratégique de vice-président de la Commission. Dénouement ce weekend. Les deux candidates favorites sont l’ambassadrice algérienne auprès de l’UA Selma Haddadi et la Marocaine Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité de la Communication audiovisuelle au Maroc et ex-ambassadrice du royaume en Tunisie…

Le lobbying bat son plein derrière les murs feutrés du siège de l’UA. Perdre la manche serait synonyme de défaite diplomatique cuisante pour l’un deux pays, qui ne se font aucun cadeau depuis des décennies, ce qui d’ailleurs a tué le rêve de l’Union du Maghreb arabe (UMA). «C’est le stress, confie un membre de la délégation marocaine, l’élection au CPS nous a montré que certains électeurs ne tiennent pas leur parole, leur vote peut changer du jour au lendemain», commente un responsable.

Un poids lourd pourrait sceller le sort de ce bras de fer : le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Il est là en personne et préside le 34e Sommet du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Le roi du Maroc, Mohammed VI, ne peut pas en faire autant. Sa candidate pourrait le payer cher et Rabat également, vu le périmètre de la fonction de vice-président de la Commission  de l’UA.

L’Algérie et le Maroc ont coupé tous les liens diplomatiques depuis 2021 et la reconnaissance par les USA de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Tout le monde sait qu’Alger est le premier soutien des indépendantistes du Front Polisario. Mais côté américain la donne pourrait changer, le président Donald Trump ayant fait de Tebboune une priorité dans sa stratégie en Afrique.

Le Maroc a une autre belle prise en Occident : la France. Alger ne pardonnera pas à Rabat d’avoir convaincu Paris de pactiser autour du Sahara occidental, et fera tout pour fermer les autres voies. L’Afrique sera le prochain champ de bataille. A chaque fois qu’Alger perd des plumes dans le continent c’est Rabat qui les ramasse. Cela s’est produit dernièrement au Mali, alors pas question de concéder d’autres revers…

Les Algériens ont renversé la vapeur au Niger et posé de solides jalons sur la route de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF). Pour le reste ils pourront compter sur un allié de taille, n°1 des économies du continent, l’Afrique du Sud.

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