Si l’Ukraine tient après plus de 2 ans et demi de bombardements quotidiens, des frappes qui ne font aucun distinguo entre les civils et les infrastructures, il faut imaginer ce que Kiev aurait fait s’il avait reçu les armes lourdes en quantité et dans les temps, si les livraisons ne s’étaient pas étalées sur des mois, des années. La Russie a largué tout ce qu’elle a pu sur les têtes des Ukrainiens, a tué tout ce qu’elle a pu, le Kremlin a même tapé à la porte de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Tchétchénie, ça n’a pas fait avancer d’un iota les affaires de Vladimir Poutine. Ça c’est la première mauvaise nouvelle pour Moscou, il y en a d’autres…
Le Kremlin est le seul à ne pas savoir qu’il a déjà perdu la guerre
Même si la guerre s’arrêtait ici et maintenant, si les fronts étaient gelés en l’état, même si les négociations allaient dans le sens qu’il voulait Poutine ne pourrait pas, en dépit de toute sa logorrhée et de tout son verbiage, considérer cela comme une victoire. S’asseoir sur quelques morceaux du territoire ukrainien ne peut pas être considéré comme un triomphe pour la “Grande Russie” qui ambitionnait d’avaler toute l’Ukraine, c’est au contraire une défaite cinglante. Poutine a sous-estimé l’audace, la bravoure et l’ingéniosité de l’adversaire.
Rappelons qu’au départ les chars russes avaient fait mouvement vers la capitale ukrainienne et l’avait quasiment encerclée. Qui a délogé les troupes russes ? L’armée ukrainienne, par la seule force de sa volonté, aidée par des roquettes anti-chars et des citoyens volontaires qui se sont armés avec tout ce qu’ils trouvaient. Cette ferveur populaire pour défendre la patrie Poutine ne l’a pas, ses combattants il est obligé de les payer et très cher pour qu’ils daignent risquer leur vie.
Si le maître du Kremlin pouvait compter sur ses soldats et ses citoyens Evgueni Prigojine n’aurait pas avancé aussi facilement vers Moscou pour y régler ses comptes avec les patrons de l’armée. La Russie quoi qu’elle en dise a montré au monde qu’elle est un tigre de papier, un château de cartes qui ne tient que parce que les Occidentaux, émoussés par des décennies de confort et de surconsommation après la deuxième guerre mondiale, sont terrifiés par l’affrontement ultime.
L’Ukraine a tenu alors qu’elle n’avait pas d’armes lourdes, elles sont arrivées bien après et en compte-gouttes. Mais même avec ça Poutine n’a pas pu terrasser Volodymyr Zelensky. Moscou a mangé tout son pain blanc, c’est terminé, s’il n’a pas fait plier Kiev jusque-là il ne pourra plus, la fenêtre s’est refermée. L’avenir pour la Russie est pavée d’ennuis, de très gros, et ça commence par la promesse de Washington de fournir à l’Ukraine des armes à longue portée…
Biden a jeté les dés, la cavalalerie débarque après l’élection de novembre
Le président américain Joe Biden en a pris l’engagement devant Zelensky en septembre dernier, et “une promesse est une dette”. Les USA ont sauvé l’Europe à deux reprises en la tirant des griffes de l’Allemagne, Biden ne voudrait pas que les annales de l’Histoire retiennent de lui sa couardise face à Poutine. La grandeur de l’Amérique ça a un sens pour tous les Américains, républicains ou démocrates. S’il y a une dernière chose que fera Biden avant de quitter la Maison Blanche en janvier prochain c’est aider l’Ukraine à gagner sa guerre. C’est la deuxième mauvaise nouvelle pour Poutine.
Bien entendu le président américain ne fera pas de vagues avant les élections du 5 novembre 2024, Washington craignant que Moscou sabote ce rendez-vous, d’une manière ou d’une autre (Poutine ne manque pas de vilains tours dans son sac). Que les électeurs choisissent la vice-présidente Kamala Harris ou l’ex-président Donald Trump ça ne change rien à l’équation, Biden devra régler le problème ukrainien avant de tirer sa révérence. Il ne peut pas prendre le risque que cette affaire tombe entre les mains de l’imprévisible Trump.
Et les menaces nucléaires de Poutine me direz-vous ? L’épée a été tellement brandie et les menaces tellement rabâchées qu’elles se sont élimées, démonétisées, décrédibilisées. Si Moscou pouvait faire tout ce qu’il dit pourquoi il n’a pas bougé quand les chars lourds occidentaux ont débarqué en Ukraine ? Pourquoi l’armée russe n’a pas cramé les avions F-16 et tout le matériel lourd livré par l’Occident ? Pourquoi en dépit des attaques contre ses raffineries, ses dépôts d’armes Poutine ne largue pas une “bombette” nucléaire ?
Tous les experts savent que ces exploits militaires n’ont pas pu être réalisés par des drones, mêmes très sophistiqués, les armes occidentales sont certainement derrière ces tirs dévastateurs. Pourquoi le Kremlin n’applique pas sa fameuse doctrine nucléaire, qu’elle ne cesse de ressasser ? La vérité est que les armes atomiques resteront ce qu’elles sont : des armes de dissuasion. Hélas pour Moscou ça ne dissuadera en rien les Ukrainiens et leur soutiens occidentaux. Ces armes resteront dans leurs silos car la Russie sait pertinemment qu’elle recevrait le double ou le triple de ce qu’elle balancerait.
Par ailleurs si ces armes fonctionnent “aussi bien” que le missile SATAN de Poutine il y a de fortes chances que ça lui explose à la figure avant de parcourir un mètre. Rappelons que les missiles russes étaient conçus, entretenus et perfectionnés en Ukraine avant la sécession. Il est évident que si Kiev n’avait pas transféré tout son stock d’armes en 1994, dans le cadre de l’Accord de Budapest, Moscou ne l’aurait jamais attaqué. Poutine ne s’attaque qu’aux faibles, pas les forts, rappelons-nous la Tchétchénie, la Syrie, la Géorgie, etc.
Le nouveau chef de l’OTAN fait de Poutine une affaire personnelle
Enfin la troisième mauvaise nouvelle vient de l’OTAN. La Russie avait argué la demande d’adhésion à l’Alliance pour décréter l’invasion de l’Ukraine, Poutine sera heureux d’apprendre que son voisin se rapprochera encore plus de l’OTAN avec l’arrivée de l’ex-Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Il a officiellement pris ses fonctions hier mardi 1er octobre, en remplacement de Jens Stoltenberg, et la première promesse qu’il a faite c’est ça : “intensifier notre soutien à l’Ukraine et rapprocher toujours davantage ce pays de l’OTAN, parce qu’il ne peut y avoir de paix durable en Europe sans une Ukraine forte et indépendante“…
Rutte a rappelé la responsabilité de Moscou dans l’attentat contre le vol MH17, en 2014 au-dessus de l’Ukraine, tragédie dans laquelle des citoyens de 10 pays ont péri dont 196 Néerlandais. Donc le nouveau secrétaire général de l’OTAN a un combat personnel contre Poutine…
Si Moscou était capable d’agir, au-delà des rugissements, il ne resterait pas spectateur alors que des unités ukrainiennes campent sur plus de 1200 kilomètres carrés dans la région de Koursk, depuis presque 2 mois. Quand la Russie a envahi la Crimée en 2014 l’Occident, dorloté par le gaz bradé, a fermé les yeux et continué à lui dérouler le tapis rouge. C’est fini, Poutine a commis le crime de trop, les USA vont étouffer son économie et le démolir militairement pour faire en sorte qu’il ne puisse plus envahir personne.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires